Victorine Dartois : la chronologie de l'affaireAFP
Victorine Dartois, 18 ans, a été retrouvée morte le lundi 28 septembre 2020. La section de recherche (SR) de la gendarmerie de Grenoble enquête sur les circonstances exactes de l'homicide.
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Elle avait 18 ans quand elle a été tuée. Deux jours après l'annonce de sa disparition, survenue le samedi 26 septembre 2020, les gendarmes de la section de recherche (SR) de Grenoble ont fini par retrouver Victorine Dartois. La lycéenne, qui venait d'entamer un BTS au lycée Condorcet de Saint-Priest (Métropole de Lyon, Auvergne-Rhône-Alpes), a été noyée par un "tiers", que les forces de l'ordre ont fini par identifier, rapporte BFMTV.

Un homme de 25 ans vient, en effet, d'être identifié comme suspect potentiel. Il s'agit, souligne la chaîne d'information en continue, d'un père de famille pour l'heure inconnu des services de police. Il a été appréhendé le 13 octobre 2020, alors qu'il était potentiellement armé, dans le quartier des Fougères de Villefontaine, ou habitent encore les parents de Victorine Dartois. Pendant son interrogatoire, les gendarmes ont réalisé une perquisition à son domicile.

Avant d'en arriver là, les enquêteurs ont dû travailler d'arrache-pied des jours durant pour lever le voile sur les circonstances de la mort de la jeune femme. Initialement, ils n'avaient, en effet, que peu d'indices pour les aider…

Victorine Dartois : une disparition prise au sérieux dès les premiers instants

Revenons sur la chronologie de l'affaire : Victorine Dartois disparaît le samedi 26 septembre 2020. Les forces de l'ordre sont alertées le soir même et lancent immédiatement les recherches.

La jeune femme a passé la journée en compagnie de plusieurs amis, à Villefontaine, au Village des Marques. Il s'agit d'un centre commercial regroupant plusieurs commerces, où elle n'a cependant rien acheté de particulièrement conséquent. Un de ses amis explique qu'elle a regardé après du maquillage et du parfum, sans pour autant s'offrir autre chose qu'un repas avec ses camarades. Elle rentre ensuite avec ses amis, mais rate malheureusement son deuxième bus.

Victorine, qui sait qu'elle n'aura pas d'autre choix, se rabat donc sur un autre itinéraire. Ce dernier est régulièrement qualifié de coupe-gorge par les habitants. Elle passe un dernier coup de fil à ses proches, vers 19h, après avoir assuré à ses amis qu'il n'était pas nécessaire de la raccompagner. A 21h, elle n'est toujours pas rentrée. C'est là que ses parents préviennent la police.

Sa grande soeur, Romane, publie un message urgent sur Facebook dès le lendemain. Il s'agit d'un appel à témoin. Il sera partagé plusieurs milliers de mois.

Le corps de Victorine découvert le lundi 28 septembre 2020

La dépouille de Victorine Dartois est malheureusement découverte le lendemain, dans un ruisseau longeant la commune de Villefontaine, en Isère. A ce moment-là de l'enquête, les premières analyses (externes) du corps ne permettent pas d'identifier les causes exactes du décès. Cependant, elles dessinent une piste que vont suivre les forces de l'ordre : il ne s'agit probablement pas d'un accident. Une enquête pour enlèvement, séquestration et homicide volontaire est alors ouverte.

La section de recherche (SR) de Grenoble, dirigée par le colonel James, se mobilise pour retrouver le "tiers" qui pourrait être responsable de la mort de Victorine Dartois. Fin septembre, maître Kelly Monteiro, l'avocate des parents de Victorine, juge qu'il n'y a "aucune piste sérieuse à ce stade" pour expliquer la mort de la jeune Iséroise, rappelle BFMTV.

En tout et pour tout, les forces de l'ordre font appel à 130 militaires, un hélicoptère, une équipe cynophile et un groupe de plongeurs pour les aider à résoudre l'affaire. Au bout de trois semaines, les 47 enquêteurs de la gendarmerie auront entendu 130 témoins et contacté 662 personnes au cours d'une enquête de voisinage. Au cours de l'enquête, un Saint-Hubert marque, à hauteur du ruisseau de Turitin, indique Le Dauphiné Libéré. C'est le premier véritable indice : le conteneur est emporté pour des analyses et les plongeurs sondent la partie du ruisseau concernée.

La famille très mobilisée déjà avant l'annonce du décès

Le 1er octobre 2020, les enquêteurs avaient d'ores et déjà écarté la piste accidentelle. En parallèle de l'avancée de l'enquête, la famille de Victorine continue de se mobiliser. Sa grande soeur, Romane, est particulièrement active. "Après avoir publié un poignant message, Romane prend l'affaire en main", écrivait d'ailleurs Planet au début du mois d'octobre. Elle se charge donc de l'organisation d'une marche blanche, qui s'est tenue le 4 octobre 2020. Avec divers consignes, comme le fait de porter des vêtements blancs et de venir masqué(e) pour éviter toute contamination.

Affaire Victorine Dartois : les premières pistes des enquêteurs

Rapidement, les enquêteurs élaborent des scénarios et des hypothèses de travail, rendues possibles par les examens corporels post-mortem ainsi que l'analyse des éléments placés sous scellés. Ils identifient aussi certaines des complications que la jeune femme a pu connaître en rentrant chez elle. Eux même font face à des difficultés : la tenue d'un match de football dans le stade de la ville rend plus ardue leur avancée et l'état dans lequel ils ont retrouvé la dépouille - c'est à dire immergée depuis plusieurs dizaines d'heures - a mécaniquement effacé certaines des traces qu'aurait pu laisser le suspect. A ce moment là des investigations, ils ne sont donc pas en mesure de dire si la lycéenne a été agressée sexuellement ou non et peinent donc à identifier avec certitude le motif du tueur supposé.

Pour éclaircir les nombreuses zones d'ombres qui pèsent encore sur l'affaire, une cellule spécialisée voit le jour. Elle est constitué de 10 enquêteurs spécialisés sur cette enquête, qui ont auparavant travaillé sur l'affaire Lelandais avec laquelle de nombreux parallèles sont dressés, et est baptisée "HOmRoche" pour "Homicide" et "Roche" du nom de la commune où a été retrouvé le corps

Après plus d'une semaine d'examens, les forces de de l'ordre rendent le corps de Victorine à ses parents, ainsi qu'un permis d'inhumer. Elle est enterrée le 7 octobre à Bourgoin-Jallieu, à proximité de Lyon

Affaire Victorine Dartois : Villefontaine dans la peur d'une récidive

Une question taraude cependant les habitants de Villefontaine, y compris après l'enterrement. Qui a tué Victorine Dartois ? Parmi ses proches, certains s'inquiètent : et s'il s'agissait d'un individu qu'elle connaissait ? "Il faut que l'on sache. On se demande tous qui a fait ça, si c'est le malheur du hasard, si c'est quelqu'un que l'on connaît… Il faut qu'il soit arrêté, et vite. Pour la famille évidemment, mais pour toute la ville aussi", expliquent les amis de la jeune Iséroise, visiblement très travaillé.

Les forces de police n'excluaient d'ailleurs pas cette piste à l'instant T. D'autres craignaient en revanche une récidive. Pour l'heure, un suspect a été interpellé.