Sorties limitées : peut-on aller acheter son pain tous les jours ?Pixabay/Pexels.abacapress
Pas facile de comprendre ce que l'on a le droit ou non de faire en cette période de confinement. Si sortir pour aller faire des courses est autorisé, un habitant du Val-d'Oise a été verbalisé alors qu'il allait acheter son pain.
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En plein confinement, vous rêvez d'une bonne baguette. Malheureusement, le nombre de sortie est limité et vous ne pouvez pas vous rendre à la boulangerie ? Pas de panique ! Planet a la solution pour vous. D'abord, réunissez vous outils et ingrédients : vous aurez besoin respectivement d'un saladier, d'un couteau, d'un moule à cake, de papier cuisson ainsi que d'un four. Evidemment, il vous faudra aussi 500g de farine blanche (type 55), d'un sachet de levure de boulangerie, d'un verre et demi d'eau chaude, d'une cuillère à soupe d'huile d'olive et enfin d'une cuillère à café de sel.

Par la suite, il vous faudra respecter certaines étapes. Assurez-vous d'abord de mélanger l'huile d'olive, la levure ainsi que la farine, puis ajoutez-y du sel et de l'eau. Malaxez 5 à 7 minutes durant, jusqu'à obtenir une pâte homogène. Elle ne doit pas être collante.

Après quoi, saisissez-vous de votre moule à cake, préalablement recouvert du papier cuisson. C'est là qu'il faudra verser la pâte. De l'estoc de votre coûteau, incisez la pâte de sorte à faire de petits croisillons. Couvrez le tout d'un torchon et laissez reposer une heure. En parallèle, préchauffez votre four à 220°C pendant une vigtaine de minutes environ. Il vous faudra ensuite enfourner le tout pour 40 minutes.

Que faire si vous devez cependant sortir ?

Pourtant, en dépit de cette recette et de cette période de confinement, certaines et certains préfèreront sortir acheter leur pain. Alors que débute désormais la cinquième semaine de cette quarantaine à domicile, déclarée par Emmanuel Macron le 16 mars et entrée en vigueur le lendemain, certains citoyens trouvent encore peu claires les dérogations qui permettent de sortir de sa maison sans être verbalisé. Voilà ce qu'il faut retenir.

Ainsi, sur l'attestation de déplacement dérogatoire, on peut lire que les Français sont autorisés à sortir notamment pour "motif familial impérieux", pour aller au travail, ou encore pour "motif de santé". Mais l'attestation offre également la possibilité de sortir pour "effectuer des achats de première nécessité", donc faire ses courses. Alors, Jean François, habitant de Parmain (Val-d'Oise) avait-il le droit d'aller s'acheter une baguette de pain à la boulangerie ?

"Je suis tombé nez à nez avec les gendarmes"

"C'est honteux ! Être verbalisé alors que l'on va chercher son pain !" s'indigne-t-il, interrogé par Le Parisien. Le quotidien raconte que cet habitant du Val-d'Oise était pourtant sûr d'avoir pris les précautions nécessaires afin de sortir de chez lui. Il avait bien rempli son attestation de déplacement dérogatoire avant de prendre son vélo, direction la boulangerie des Arcades.

Mais cette sortie qui semblait, pour Jean-François, être une simple banalité, ne va pas se passer comme prévu. "Je suis tombé nez à nez avec les gendarmes qui contrôlaient près de la salle Jean-Sarment. Je leur ai dit que j'avais une attestation, ils m'ont dit de venir la leur montrer", explique-t-il, toujours agacé, au Parisien. "J'avais coché la deuxième case du formulaire : déplacement pour effectuer des achats", précise-t-il. Mais la suite de l'histoire n'a pas du tout plu à cet habitant du Val d'Oise.

S'agit-il d'un "motif d'urgence" ?

Ainsi, lorsque le gendarme lui demande ce qu'il est venu faire, Jean-François indique qu'il est là pour acheter du pain mais se voit rétorquer qu'il ne s'agit pas "d'un motif d'urgence", détaille Le Parisien.

Le quotidien raconte alors que l'agent dresse un PV à Jean-François, qui doit maintenant s'attendre à recevoir une amende de 135 euros. Afin de comprendre la raison de cette verbalisation, Jean-François a plusieurs fois recontacté la gendarmerie.

"On m'a d'abord bien répondu que j'avais le droit d'aller acheter du pain. Puis quand j'ai raconté ce qui m'était arrivé on m'a dit que c'était peut-être dû au nouvel arrêté relatif à la circulation à bicyclette… C'est incroyable !". "Ce n'est pas toujours facile de déterminer quels sont les déplacements inévitables ou non", affirme de son côté la gendarmerie, au Parisien.

La boulangerie est-elle un commerce indispensable ?

Dans le contexte actuel, il est difficile de définir ce qui est autorisé ou non, la décision semblant finalement appartenir aux autorités qui exécutent les contrôles. 20 minutes précise qu'un arrêté publié le dimanche 15 mars 2020 énumère la liste des commerces jugés "indispensables à la vie de la nation". Ces commerces sont autorisés à ouvrir malgré le confinement.

Dans la liste on trouve bien les boulangeries comme faisant partie des commerces indispensables. On y trouve également notamment :

  • Les supérettes, supermarchés, hypermarchés
  • Les primeurs
  • Les boucheries et charcuteries
  • Les poissonneries
  • Les boulangeries
  • Les animaleries
  • Les boutiques de réparation d'ordinateurs et objets numériques et informatiques
  • Les blanchisseries-teintureries
  • Les pompes funèbres et services funéraires

Les boulangeries étant ouvertes, aller chercher sa baguette entre bien dans la catégorie "déplacements pour effectuer des achats de première nécessité dans les établisements autorisés". Mais, le principe du confinement étant de rester au maximum chez soi, pas sûr qu'acheter son pain tous les jours soit un respect desrègles... Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner l'a répété, il faut que "chacun soit bien conscient que lorsqu'on se déplace à l'extérieur de son domicile, il faut avoir une raison impérative pour le faire". Mieux vaut donc prévoir du pain pour plusieurs jours, afin de ne pas avoir à ressortir chaque matin.