Plusieurs villes de France imposent désormais le port du masque, y compris en extérieur. Ce qui signifie, théoriquement, qu'il est interdit de le retirer, même pour grignoter un morceau. Mais comment cela se passe-t-il, en pratique ?
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Sa gaufre lui aura coûté 135 euros. Cette habitante de Ouistreham a voulu s'offrir un petit moment de détente et elle l'a payé très cher… Et pour cause ! En Normandie, il n'est apparemment plus possible de manger dans la rue en raison du coronavirus Covid-19, qui bouleverse la vie des Françaises et des Français depuis de longs mois déjà. Chaque individu qui s'octroie le droit de ne pas porter son masque s'expose théoriquement à une verbalisation potentielle, souligne Capital.

Fort heureusement, celle-ci n'est pas automatique a tenu à nuancer le ministère de l'Intérieur. Les plus chanceux n'auront donc à faire affaire à un policier des plus zélés…

En pratique, rapporte 20 minutes, la femme de Ouistreham n'est pas la seule passante à faire état d'une verbalisation pour non port du masque dans un lieu public où il est normalement obligatoire. D'autres ont aussi choisi de l'ôter quelques instants, le temps de boire un peu d'eau, d'avaler quelque chose ou de fumer une cigarette. Ils ont aussi été sanctionnés par les forces de l'ordre.

Pause clope : risquez-vous une amende de 135 euros ?

A Paris comme à Marseille, à Lannion comme à Quimper, toute pause clope peut donc théoriquement coûter 135 euros. Aujourd'hui, les villes à appliquer l'obligation sont nombreuses puisqu'elles s'étendent sur un grand nombre de départements - 21 d'entre eux sont d'ailleurs classés en zone rouge, dans lesquelles le coronavirus circule "activement", insiste le quotidien gratuit.

"Lorsqu'une infraction est constatée, s'il y a arrêté préfectoral, les forces de l'ordre peuvent verbaliser", explique tout de même le ministère de l'Intérieur, qui dresse un parallèle avec l'excès de vitesse, au micro de 20 minutes. En somme, certaines excuses peuvent pousser les policiers à moins d'intransigeance.

Les policiers devront faire preuve de "discernement"

"Quand quelqu'un est en train de boire, manger ou fumer, on ne va pas verbaliser", nuance cependant la préfecture de Paris pour qui il s'agit désormais de faire preuve de discernement. La capitale, sur ordre du Premier ministre, a elle aussi imposé le masque partout en extérieur.

"Le discernement fait partie du métier des policiers. Ce n'est pas quelque chose d'écrit, il s'agit d'interpréter les règles. Si l'on ne peut plus ôter son masque pour manger une glace, à ce compte-là, il faut aller fermer les glaciers", s'agace pour sa part Grégory Joron, du syndicat Unité SGP Police, lui aussi contacté par 20 minutes.

Port du masque : combien de verbalisations au quotidien ?

En tout et pour tout, depuis le 17 août 2020, les forces de l'ordre ont procédé à "environ 700 verbalisations" quotidienne, pour non respect du port du masque, a fait savoir l'ancien maire de Prades. Pour rappel, toute récidive fait considérablement grimper le prix de l'amende : elle s'établit alors à 3 750 euros.

"Les fumeurs doivent s'éloigner de toute personne afin de limiter les risques de transmission du virus et porter le masque avant et après", a fait savoir la préfecture de Toulouse, dont les décret n'ont pas de valeur hors les murs de la ville. A Caen, les autorités ont opté pour une autre solution, à l'approche d'un match à venir : "Les spectateurs seront invités à retourner masques à leur place, avant de consommer ce qu'ils viennent d'acheter", indique 20 minutes sur la base d'une locale d'Actu.fr.