Variant du Covid : le mois où il va sévirIstock
Plus contagieux et donc potentiellement plus dangereux, le variant anglais semble s'être installé sur le sol hexagonal. Mais il n'a pas encore dépassé le SARS-CoV-2. Pourtant, cela pourrait arriver bientôt…
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"La France est environ deux mois derrière l’Angleterre", estimait Yazdan Yazdanpanah, membre du Conseil scientifique, dans les colonnes du Figaro quelques jours après la nouvelle année. L’expert était interrogé, notamment, sur la vitesse et le modèle de propagation du coronavirus Covid-19, aussi appelé SARS-CoV-2. Certaines questions portaient également sur sa nouvelle variante, en provenance du sud de l’archipel Britannique, dont certains scientifiques pensent qu’il pourrait remplacer la souche originelle. 

Baptisé VoC 202012/01, ce nouveau coronavirus rendrait la maladie entre 50 % et 74% plus contagieuse, indique 20 minutes. Et il s’est déjà implanté dans diverses zones du territoire français. Le premier cas de contamination identifié remonte d’ailleurs au 25 décembre 2020. Le malade a été retrouvé à Tours, dans l’Indre-et-Loire. Il revenait du Royaume-Uni. Quelques jours après cela, plusieurs clusters sont déjà connus, "majoritairement reliés" aux îles anglaises, écrivent nos confrères qui citent notamment Marseille (Bouches-du-Rhône) ou Cholet (Maine-et-Loire). Dans la cité phocéenne, indique l’Agence Régionale de Santé (ARS), "l’ensemble des personnes positives au Covid dans ce cluster relevaient bien de la souche britannique".

Le nouveau coronavirus, bientôt plus implanté que l’ancien ?

Depuis, poursuit le quotidien gratuit, certaines contaminations n’ont plus rien à voir avec le Royaume-Uni. Une animatrice scolaire opérant à Bagneux, dans les Hauts-de-Seine) a notamment été testée positive à VoC 202012/01. Au total, sa présence se constate dans au moins huit régions sur treize : le Centre-Val de Loire, la Corse, les PACA, l’Auvergne-Rhône-Alpes, les Hauts-de-France, les Pays de la Loire, l’Île-de-France ainsi que la Nouvelle Aquitaine. Dans quelques semaines, ou quelques mois, le nouveau covid pourrait détrôner l’ancien, estiment donc certains experts.

Nouveau coronavirus : la date qu’il faut craindre

Dans l’immédiat, a fait savoir le ministre de la Santé et des solidarités, le variant d’origine anglaise représenterait "près de 1%" de l’intégralité des cas positifs au test PCR réalisés en France. De telles estimations reposent sur l’enquête "flash" réalisée par le professeur Bruno Lina, virologue au CHU de Lyon qui analysait le 8 décembre 5 000 tests PCR positifs. Soit "20% de ceux réalisés les 7 et 8 janviers en France" En tout et pour tout, une cinquantaine de ces tests ont été jugés positifs au mutant anglais, note Le Figaro qui se fait l’écho de cette enquête.

Cependant, cela ne signifie pas que le virus ne va pas - à terme - s’imposer comme la menace principale. "Le variant anglais deviendra majoritaire dans les nouvelles infections en France dans deux mois et demi à trois mois", affirme en effet l’épidémiologiste Mircea Sofonea, chercheur en maladies infectieuses à l’université de Montpellier. Une analyse qui correspond à celles d’autres spécialistes, dont Yazdan Yazdanpanah et qui renvoie l’explosion à mars ou avril 2021, c’est selon.

Variant anglais du coronavirus : que retenir de la situation au Royaume-Uni ?

En octobre dernier, comme c’est le cas aujourd’hui en France, VoC 202012/01 ne représentait pas une menace des plus inquiétantes. "Sa prévalence était autour de 0,5 % au début octobre. Il a passé le taux de 1 % des nouvelles contaminations au Covid-19 au début novembre. Puis, comme il s’agit d’une progression exponentielle, d’abord très lente avant de devenir très rapide, ce taux est passé au-dessus de 50 % des nouvelles infections en deux mois et se situe autour de 60 % actuellement, avec des niveaux très élevés dans le sud-est de l’Angleterre", explique en effet François Balloux, directeur de l’institut de génétique à l’University College de Londres, contacté par Le Figaro.

Mais la situation pourrait être différente en France, estime Philippe Vanhems, le chef de service en épidémiologie des Hospices de Lyon. "Ce taux de 1 % nous laisse penser que la diffusion du variant anglais dans la population française pourrait encore être ralentie, voire contrôlée", indique-t-il.