Idées week-end : à la découverte des trésors d'architecture français© Benjism89 / Wikimédia Commons
Planet.fr vous propose de découvrir une sélection de 10 idées de balades en France à la découverte de trésors de l'architecture. A vos appareils photos !
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Une splendeur injustement négligée

Une splendeur injustement négligée

Dépêchez-vous d'aller au château de Villers-Cotterêts ! D'abord vandalisé, il est presque totalement muré depuis des années dans l'attente d'une hypothétique restauration... Heureusement, les guides de l'office du tourisme de la ville se sont pris de passion pour cette résidence de plaisance de François ier élevée vers 1530. Dans une odeur de salpêtre et sous les toiles d'araignées, ils continuent d'emmener les visiteurs sous le grand escalier central, où l'on découvre avec stupeur un plafond à caissons entièrement sculpté en pierre... d'un raffinement inégalé en France.

Orné de salamandres, tritons et autres personnages fantastiques alternant avec les initiales stylisées du roi, il vous plonge dans la Renaissance italienne. Tout comme la chapelle royale, très luxueuse avec sa frise en haut-relief, ses colonnes baguées et son retable à double niveau. Plus polisson, le petit escalier du roi évoque la virilité du souverain à travers des scènes mythologiques. En voyant ces merveilles, on ne peut s'empêcher de déplorer l'injuste sort de ce château, bien démuni par rapport à Fontainebleau ou St-Germain-en-Laye, les deux autres logis royaux de François ier.

Château François Ierplace Aristide-Briand02600 Villers-CotterêtsTél. : +33323965510http://tourisme.cc-villers-cotterets.fr

Tarifs : Adulte : 4,50 €. Tarif Pass Cultur'Retz : 3,50 €. Gratuit - 12 ans. Horaires : Accès seulement pour visites guidées organisées par l'O.T. à 11 h et 15 h. De mai à oct. : tlj sf le lun. De nov. à avr. : du lun. au sam. Rdv à l'OT. Fermé le 1er mai et les j. fériés. Départ avec un min. de 2 pers.

Une fabrique magnifiquement restaurée

Une fabrique magnifiquement restaurée

Chef-d'œuvre d'architecture industrielle édifié à Noisiel entre 1830 et le début du xxe siècle, l'ancienne chocolaterie Menier est vraiment à croquer. A commencer par le ravissant moulin à eau qui abritait les ateliers de broyage des fèves, dont la façade polychrome de fer, brique et céramique a été comparée par son architecte Jules Saulnier à... un tapis oriental ! Symbole de la réussite d'une famille d'entrepreneurs esthètes, les Menier, la chocolaterie se distingue également par une décoration audacieuse avec des motifs inspirés de fleurs de cacaoyers et autres cabosses que l'on retrouve un peu partout sur le bâtiment.

Cet ensemble superbe, mis merveilleusement en valeur par l'agence d'architecture Reichen et Robert, a été l'un des premiers sites dédiés au tourisme industriel. Nestlé en ayant fait son siège social depuis 1996, seuls se visitent dorénavant les bâtiments recevant du public, tels que le hall d'accueil, le pavillon des refroidissoirs, conçu par l'architecte Louis Logre (aujourd'hui vide, il abritait, à la grande époque de la chocolaterie, les machines réfrigérantes pour le démoulage du chocolat), le sous-sol du moulin ou encore la « cathédrale » (l'imposante chocolaterie en béton armé achevée en 1908, désormais lieu d'exposition d'objets publicitaires Menier).

Chocolaterie MenierNestlé France : 7, bd Pierre-Carle77186 NoisielTél. : +33160377399http://www.ville-noisiel.fr

Tarifs : Adulte : 7 €. Pour les 6-12 ans, chômeurs et étudiants : 4 €. Horaires : Visite deux sam. par mois à 11 h (dates indiquées sur demande). Réservation nécessaire.

Du néogothique fantaisiste

Du néogothique fantaisiste

Éclectique, le château de Keriolet surprend. Située dans l’alignement du port, sa tour carrée fut le premier phare de Concarneau. En 1860, la princesse impériale russe Zénaïde Narischkine a le coup de foudre pour ce qui n'est alors qu'un petit manoir breton du xve siècle. Elle le transforme en une résidence digne de son rang : deux ailes, un donjon et une chapelle, soit une façade de soixante-dix mètres. Regardez les symboles bretons au sud : les multiples pattes d’hermine, le couple en costume traditionnel de chaque côté du toit mais aussi un ours… russe assis sur le sommet.

Le guide vous commente la symbolique de la statuaire, ici Charles viii, là une sorcière sur son balai. Dans la cour intérieure, vous comprenez le caractère fantasque de la propriétaire : un mur médiéval à l’ouest, un Renaissance au nord, une tour de l’Ange inspirée des châteaux de la Loire. Vous entrez dans la salle des gardes et vous imaginez la vieille dame sur son petit balcon intérieur, contemplant les danseurs. Continuez par le salon aux tapisseries flamandes, la cuisine aux faïences du Nord avec argenterie italienne. Vous terminez par la crypte, qui servait de chaudière. L'ensemble, à défaut d’être conventionnel, est charmant.

Château de KerioletBeuzec-Conq29900 ConcarneauTél. : +33298973650http://www.chateaudekeriolet.com

Tarifs : Adulte : 5,50 €, enfant (- 15 ans) : 3 €. Famille : 14 €. Gratuit pour les - 7 ans. Horaires : Ouvert de mi-juin à fin sept., tlj sauf le sam. après-midi, de 10 h 30 à 13 h et de 14 h à 18 h. Visite guidée.

L’autre Bruges des Flandres

L'autre Bruges des Flandres

Le circuit des vieilles pierres, demeures et édifices vous apprend à vous promener le nez en l’air. Pour vous aider, Bergues sort ses drapeaux flamands et vous guide vers ses bâtisses datant de trois siècles, ses vestiges du xvie et les curiosités architecturales de ses nombreuses demeures. La ville possède un cachet indéniable. Vous vous en apercevez dès le départ du beffroi. Vous contournez l’église Saint-Martin et le magnifique mont-de-piété, pour vous diriger ensuite vers l’hôtel de ville et le superbe buste de Lamartine. Vous poursuivez par la rue Mermoz vers l’écluse et croisez des échoppes du xviiie siècle, des maisons à créneaux datées et les restes de la fameuse porte d’Hondschoote.

Vers le marché aux Fromages, vous passez devant une maison dite espagnole, datant de 1597. De là, vous parcourez le cercle que dessinent les rues Faidherbe et Carnot et découvrez d'incroyables masques en clé de voûte, des maisons à pilastres, des sonnettes improbables et des gratte-pieds artistiques. Vous continuez sur le marché à bestiaux vers la porte de Marbre de 1816, où sont perchées la tour Pointue et la tour Carrée, à près de vingt-deux mètres d’altitude. Et parce que Bergues est idéale pour flâner, vous traînez encore un peu rues des Cavaliers et du Collège, jusqu’au beffroi.

Circuit des Vieilles pierresplace Henri-Billiaert59380 BerguesTél. : +33328687106http://www.bergues.fr

Horaires : Accès libre tte l’année. Plan numéroté à retirer à l’office de tourisme.

Une pièce tout en coquillages

Une pièce tout en coquillages

En fait de grotte, le Nymphée est avant tout une pièce située dans un manoir qui appartient aujourd'hui à la ville de Viry-Châtillon. Mais lorsqu'on pénètre dans cette salle voûtée décorée de centaines de milliers de coquillages et de rocailles dans un style baroque, il est vrai qu'on se prend à explorer une sorte de grotte aux fées... On estime que son aménagement date de la fin du xviie siècle. Mais son origine exacte fait toujours débat aujourd'hui. Lors de la visite guidée, on vous donnera donc plusieurs pistes. La plus probable d'entre elles accorde la paternité du lieu à l'évêque d'Uzès qui aurait enrichi cette pièce des vestiges d'un pavillon en ruines.

En tout cas, il est aujourd'hui certain que ce n'est pas Charles Perrault, le célèbre auteur de contes et habitant de Viry-Châtillon, qui fut le maître d'œuvre de cette grotte, même s'il semble qu'il avait dans son propre domaine une sorte de pièce équivalente. Quel que soit le mystère de cette grotte, on ne peut être qu'ébloui par le travail minutieux et pourtant colossal qui a été ici réalisé. Les nombreux dessins géométriques sur les murs et le plafond sont absolument magnifiques. Et il y a même une petite fontaine pour se croire vraiment naufragé dans une île paradisiaque...

La Nymphée - Grotte aux coquillages21, rue Maurice-Sabatier91170 Viry-ChâtillonTél. : +33169126219http://www.ville-viry-chatillon.fr

Horaires : Ouvert exceptionnellement lors des journées nationales du patrimoine (en sept.) et d'avr. à sept. Téléphoner pour connaître le calendrier exact. Accès handicapés : tél. avant.

Sacré casse-tête

Sacré casse-tête

Concevoir l’église Sainte-Famille ne fut pas une mince affaire. Construit à l’occasion du Jubilé de l’an 2000, cet édifice unique en son genre remplace l’ancienne paroisse établie dans un moulin à huile. Plusieurs contraintes ont compliqué l’architecture. La principale difficulté a reposé sur la courte longueur du terrain d’origine. Or, l’orientation est-ouest de l’église vers le levant, d’où vient le Christ, devait être respectée. Aussi, vous voyez comment le manque de profondeur est compensé par la multiplication des espaces et la diversification des matériaux : le narthex de l’entrée, transition entre monde profane et monde divin, est symboliquement séparé de la nef par des poutres en bois.

Vous pénétrez ensuite dans l’espace sacré, en pierre cette fois-ci. Au fond, vous apercevez deux niches, l’une pour les baptêmes, l’autre pour le saint sacrement. Autre astuce architecturale, la hauteur du dôme de la nef. Grâce à la voûte et à son oculus, votre regard est naturellement attiré vers le ciel. Dehors, vous êtes surpris par la forme et les couleurs du lieu sacré. Là encore, tout est pensé : le rouge des enduits symbolise la charité, le blanc de la pierre la foi et le vert du cuivre l’espérance. Qui a dit que religion et modernité étaient incompatibles ?

Eglise Sainte-Famille33, bd Victor-Hugo13800 IstresTél. : +33442550072

Horaires : Ouvert tte l'année, de 8 h à 12 h et de 14 h à 19 h. Visite guidée sur rdv via l'OT.

Un joyau né de la rigueur

Un joyau né de la rigueur

Elle aurait pu être aussi austère que les moines qui l’ont bâtie. Mais si elle respire la rigueur cistercienne, l’abbaye est avant tout une œuvre architecturale. Entourée de chênes centenaires, elle se dévoile tout d’abord par une église dont la nef s’étend sur quarante-quatre mètres. Sous les arcs qui épousent le tracé de la voûte, la pureté des lignes témoigne d’un art dépouillé qui correspond à la règle du xiie siècle. Afin de ne pas troubler les prières, toute décoration était interdite. Un commandement qui semble transgressé tant l’ensemble est magistral. Cherchez la fenêtre murée qui permettait aux moines âgés ou malades de suivre les offices.

Un escalier disparu conduisait au dortoir, mais vos pas vous mènent vers la façade romane de la salle capitulaire. Les chapiteaux décorés de fleurs de cistels (roseaux) abritent des murs où pierres et briques rouges alternent. Les travées en croisées d’ogive reposent sur des colonnes de marbre, richesse de Campan. Dans cette architecture, prémice du gothique, on décidait des règles de vie de la communauté. En suivant les pavements, vous découvrez la prison, le chauffoir et le scriptorium des cisterciens transformé en bibliothèque au xive siècle. Dédié au silence, le site est aujourd’hui criant de beauté.

Abbaye de l'EscaladieuD93865130 BonnemazonTél. : +33562391697http://www.abbaye-escaladieu.com

Tarifs : 4 €/adulte. 2 €/réduit. Tarif famille : 7€. Audioguide : 1€. Parcours ludique (7-12 ans) : 1 €. Horaires : Ouvert de avr. à sept. tlj 9 h 30-12 h 30 et 13 h 30-18 h 30 ; d'oct. à mars tlj sf mar. 9 h 30-12 h 30 et 13 h 30-17 h. Fermé 1er mai et du 25 déc. au 1er janv.

Art-chitecture

Art-chitecture

Posté au bas du village, devant l’église de l’Annonciade, vous essayez d’imaginer à quoi pouvait bien ressembler la Corse au ixe siècle, date à laquelle il semblerait que le village de Sant'Antonino ait été construit. Une petite visite à l’église romane, restaurée, datée du xie siècle, où vous prenez le temps d’admirer les tableaux des xviiie et xixe siècles, et c’est parti pour l’ascension. Car ce qui fait la particularité de Sant’Antonino, c’est justement sa hauteur, à cinq cents mètres au-dessus de la mer, et sa structure en escargot. Du centre, situé en haut de la colline, les maisons sont en effet construites les unes contre les autres en vagues descendantes.

Pour accéder au sommet du nid d’aigle, vous avez besoin de toutes vos forces. Heureusement, le charme des ruelles pavées et des passages voûtés vous fait oublier l’effort. Dans ce labyrinthe, vous tombez par hasard sur un ancien four à pain ou une petite chapelle. Enfin, vous arrivez aux ruines du donjon, offrant une vision panoramique à trois cent soixante degrés, indispensable quand il faut se protéger de l'ennemi. On dit d’ailleurs de Sant’Antonino qu’il a été édifié par Ugo Colonna, prince romain qui mena la lutte contre les envahisseurs maures et bâtit ce village pour s’y réfugier.

Balade médiévale à Sant'Antonino20220 Sant'AntoninoTél. : +33495617838

Horaires : Accès libre tte l'année.

Construction inachevée pour un son pur

Construction inachevée pour un son pur

La basilique royale a les dimensions d’une cathédrale. Mais avant toute incursion, c’est la façade de cet édifice qui vous interloque. Face à vous, la porte principale évoque une architecture différente du reste de l’édifice, mais il n’en est rien car vous observez le mur provisoire de l’entrée. Provisoire car en réalité sa construction s’est brutalement interrompue en 1532 par manque de financements. L’entrée principale est donc inachevée, le portail et le clocher ne seront jamais édifiés. Une magistrale rosace de vitraux devait également prendre place au-dessus de l’entrée. L’interruption de ces travaux pourrait vous chagriner.

Cependant, il semblerait que cet acte manqué ait contribué à la sauvegarde d’un précieux instrument, un orgue monumental du xviiie siècle, installé derrière le mur provisoire. En effet, si la rosace avait existé, la dégradation du temps l’aurait immanquablement détériorée et les infiltrations de pluie auraient altéré l’orgue. Mais grâce au mur provisoire, cet instrument n’a subit aucune restauration majeure. En assistant à la messe dominicale de dix heures trente, vous pouvez donc écouter les sonorités de cet instrument telles qu’elles étaient perçues par les fidèles du xviiie siècle.

Basilique Sainte-Marie-Madeleineplace de l'Hôtel-de-Ville83470 Saint-Maximin-la-Sainte-BaumeTél. : +33494598459http://www.ot-stmaximin.provenceverte.fr

Tarifs : Audioguide : 3 €/pers. Gratuit - 12 ans. Horaires : Ouvert tte l'année du lun. au dim. de 8 h 30 à 18 h.

Dans les pas des Grands

Dans les pas des Grands

Aux portes du Bas-Armagnac, Saint-Justin est la plus ancienne bastide landaise encore debout. Son histoire remonte à 1280, année où fut signé l’acte de paréage entre ses fondateurs. Sur la place du Tilleul où vous vous trouvez, les différentes époques de construction se lisent sur les pierres. La bastide connut une destinée guerrière, les architectes ont eu à panser bien des plaies. Observez la disposition des colombages sur la façade de l’ancien couvent : en croix de Saint-André ou droite, elle varie d’un mur à l’autre. La loggia du manoir est intéressante avec ce faux vitrail représentant des figures de saints.

Vous quittez la place et apercevez les remparts. En contrebas coule la Doulouze, qui prend sa source au pays de d’Artagnan. Vous empruntez le chemin de ronde qui mène à l’église. Les panneaux explicatifs qui jalonnent votre circuit vous renseignent sur les points forts de la bastide, notamment sur son clocher du xixe siècle. L’église jouxte la maison des Consuls et la prison. Dans les années 1930, cette dernière servait encore de cellule de dégrisement. En face, la tour des Templiers est originale de par sa forme octogonale. C’est peut-être de là que fut signalée l’arrivée de Gaston Phoebus, Jeanne d’Albret, Henri iv ou Louis xiii. Ils ont, eux aussi, foulé les rues de Saint-Justin.

Bastide de Saint-Justinplace des Tilleuls40240 Saint-JustinTél. : +33558448606http://www.saint-justin.fr

Horaires : Ouvert en juill.-août, tlj de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h à 18 h 30 (18 h le dim.). Hors saison, de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h.