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Les socialistes se réunissent ce weekend à La Rochelle pour leur traditionnelle université d'été. Quelques jours après un nouveau remaniement marqué par des tensions persistantes au sein de la majorité, l'ambiance s'annonce tendue.

Aux universités d’été qui ont lieu chaque année à la Rochelle, les socialistes ont l’habitude de se retrouver dans une ambiance conviviale. Au programme : bises claquées, tables rondes, séances plénières et petites phrases lâchées face caméra, le tout dans une ambiance détendue. Mais cette année, le ton pourrait être quelque peu différent. Car même si le PS a déjà fait face à des rentrées difficiles, celle-ci s’avère particulièrement difficile.

La facture s’est accentuéeL’annonce d’un nouveau remaniement lundi, soit cinq mois seulement après une première valse des ministres, a fragilisé davantage la majorité. La fracture qui existait déjà depuis l’émergence des frondeurs, s’est en effet accentuée avec le départ des représentants au gouvernement de la gauche de la gauche (Montebourg, Hamon et Filippetti), mais aussi avec l’accentuation du virage sociale-libérale de l’exécutif et la nomination d’Emmanuel Macron. L’aile gauche de la majorité n’a pas digéré l’arrivée de ce jeune anti-Montebourg qui prône une politique de rigueur et de soutien aux entreprises. Plusieurs de ces membres ont par ailleurs été choqués par le discours de Manuel Valls au Medef mercredi. Certains ont vu dans cette allocution une véritable déclaration d’amour du Premier ministre au patronat.

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La gauche sidérée par les déclarations de Valls aux patrons

L’appel au rassemblementTous seront cependant réunis pendant trois jours à compter de ce vendredi. Leur objectif : évaluer les forces en présence et définir les grands contours de leur action pour l’année. A l’aube d’un vote de confiance à hauts risques, dominé par le spectre d’une dissolution, Manuel Valls et ses troupes vont donc devoir s’atteler à la lourde de tache de rallier les frondeurs à leur cause pour espérer conserver la majorité à l’Assemblée nationale. Et alors que ces derniers semblent déterminer à élever la voix, plus de 200 députés PS ont décidé jeudi de jouer, eux-aussi, la carte du rassemblement. Assurant être "ni godillots", "ni déloyaux", ils ont affirmé "assumer" le cap récemment fixé par le chef de l’Etat et enjoint leurs collègues à faire de même. "Nous voulons réunir ensemble et non perdre les uns contre les autres", ont-ils également déclaré dans une tribune publiée dans les colonnes du Monde.

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