Troisième confinement : les 3 scénarios possiblesAFP
Olivier Véran affirme que "des mesures plus dures" pourraient être prises si la situation sanitaire ne s'améliore pas. Quelle forme le reconfinement pourrait-il prendre ?
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Reculer pour mieux sauter ? Le gouvernement a décidé de laisser sa chance au couvre-feu avancé, mis en place dans l’ensemble du pays depuis le samedi 16 janvier. Selon le gouvernement, la mesure aurait commencé à faire effet dans les premiers départements concernés, qui afficheraient désormais une baisse des contaminations et donc de leur taux d’incidence. Il est tout de même un peu trop tôt pour en être certain, car les premiers changements devraient en réalité s’opérer autour du lundi 25 janvier.

Un reconfinement général ?

Invité sur TF1 jeudi 21 janvier, le ministre de la Santé Olivier Véran a expliqué : "Nous pourrions être amenés à prendre des mesures plus dures (…) qui peuvent aller jusqu’à un confinement", si la situation sanitaire empire dans les prochains jours. Plusieurs médecins appellent déjà à une nouvelle mise sous cloche, rappelant que le variant anglais du Covid-19 circule rapidement et qu’il pourrait prendre de court les autorités dans les prochaines semaines. Invitée sur BFMTV, l’infectiologue Odile Launay a expliqué que "si malgré le couvre-feu, on continue d’avoir une augmentation du nombre de cas et d’hospitalisations, on va très probablement être obligé de repasser par le confinement".

On sait que l’option est sur la table du gouvernement, puisqu’il ne s’en cache pas. Quelle forme ces nouvelles restrictions pourraient-elles prendre ? Comme d’habitude, l’exécutif pourrait opter pour un reconfinement général, même si l’épidémie est plus offensive dans certains départements que dans d’autre. La partie ouest du pays était déjà moins touchée que l’est à l’automne dernier, au moment du deuxième confinement, mais l’ensemble du pays avait été soumis aux mêmes règles afin d’éviter une circulation du virus dans les territoires les moins touchés. Le confinement pourrait aussi être préventif, à l’échelle locale ou nationale.

Un reconfinement préventif ?

Prévenir pour mieux guérir. Face aux variants du coronavirus, les autorités sanitaires pourraient être forcées de changer de stratégie et de confiner dès maintenant, même si la situation sanitaire s’améliore dans les prochains jours. C’est ce qu’on appelle un confinement préventif et qui a été évoqué auprès du Parisien par Renaud Piarroux : "Pour éviter l’engorgement des hôpitaux, on peut freiner très fort le plus tôt possible, avec un confinement de type printemps 2020, jusqu’à revenir à un nombre de cas quotidiens entre 5 000 et 10 000. Cela permettrait d’avoir une certaine marge. Si on part d’une situation à 40 000 ou 50 000 cas quotidiens, avec un virus qui se propage beaucoup plus vite, on se retrouvera dans une situation nettement plus délicate dans les hôpitaux et en plus on devra confiner plus longtemps".

Confiner dès maintenant pour éviter le pire à partir du mois de mars serait donc une des solutions pour les prochaines semaines. Et si, au lieu de confiner l’ensemble des Français, le gouvernement imposait des restrictions aux plus fragiles ?

Un reconfinement ciblé ?

Reconfiner seulement une catégorie de la population ? Emmanuel Macron s’y refuse depuis le début de la pandémie. L’idée vient d’être remise sur la table par l’infectiologue Odile Launay lors de son interview sur BFMTV. Elle a alors expliqué : "Dans la mesure où les vaccins arrivent, est-ce que ce confinement ne pourrait pas être proposé aux gens les plus à risque, ceux qui vont être très vite vaccinés ?". Selon elle, cette solution "permettrait de maintenir une certaine vie économique en particulier pour nos plus jeunes".

Le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy s’était attiré les foudres de l’opinion public en avril dernier après avoir proposé cette solution, qui aurait concerné près de 18 millions de personnes en France, âgées de 65 ans et plus ou présentant des risques de développer une forme plus grave de la maladie. Cité par Europe 1, un conseiller ministériel affirme que "cela créerait une rupture d’égalité".