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Mediapart a diffusé mardi de nouveaux extraits d'écoutes judiciaires portant sur des conversations téléphoniques entre Nicolas Sarkozy et son avocat, Thierry Herzog. Ce dernier y traite notamment les juges de l'affaire Bettencourt de "bâtards de Bordeaux".

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"Ça va faire du boulot à ces bâtards de Bordeaux". Voici comment Thierry Herzog, l’avocat de Nicolas Sarkozy, aurait évoqué les juges en charge de l’affaire Bettencourt lors d’une conversation avec ce dernier, révèle Mediapart. Le site d’informations en ligne a en effet dévoilé mardi soir le compte-rendu de sept nouvelles écoutes judiciaires réalisées par les enquêteurs sur la seconde ligne téléphonique de l’ex-président. Outre la manière dont l’ancien chef d’Etat et son conseil évoquent les magistrats bordelais chargés d’instruire l’affaire Bettencourt, ces extraits confirment également l’existence d’un trafic d’influence et d’une taupe au sein de la magistrature.

Le juge Azibert aurait eu accès à un dossier confidentielEn effet, dans les extraits dévoilés mardi par Mediapart, on entend notamment Me Herzog apprendre à Nicolas Sarkozy que "Gilbert", le haut magistrat à la Cour de cassation qui aurait tenté de se suicider la semaine dernière, lui a fourni des informations rassurantes concernant l’annulation de la saisie des agendas présidentiels. Ce qui sous-entend que le juge Azibert a bel et bien eu accès à ce dossier pourtant classé confidentiel. "Il a bossé", commente même Me Herzog. Ce dernier pense alors que la saisie de ces carnets dans le cadre de l’affaire Bettencourt sera annulée et que donc ceux-ci ne pourront pas être utilisés dans les affaires Tapie et Karachi. Mais c’était sans compter sur la Cour de cassation qui en a finalement décidé autrement la semaine dernière.

Une taupe au sein de l’EtatCes nouveaux extraits révèlent également l’existence d’un informateur au sein de l’Etat. Cette taupe aurait ainsi informé Me Herzog de l’avancée de l’enquête portant sur le prétendu financement libyen dont aurait bénéficié Nicolas Sarkozy pour sa campagne de 2007. Elle l’aurait notamment prévenu d’une perquisition des bureaux de l’ex-président. Toujours selon les extraits dévoilés par Mediapart, ce dernier aurait ensuite demandé à son avocat de prendre contact "avec (leurs) amis pour qu’ils soient attentifs".

Enfin, ces  extraits montrent comment Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog ont tenté de brouiller les pistes. Alors que les nouveaux éléments dévoilés mardi sont tirés de conservations tenues par les deux hommes sur une deuxième ligne téléphonique ouverte par l’avocat sous un faux nom, Paul Bismuth, Mediapart dévoile en effet comment les deux hommes – qui ignoraient qu’ils étaient aussi écoutés sur cette ligne – ont monté des conservations fictives sur la véritable ligne de l’ex-chef d’Etat.

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