
Douleur et gloire, film de Pedro Almodóvar, sélectionné en compétition officielle au 72è Festival de Cannes, porte bien son nom tant il remue et prend aux tripes. Les maux de Salvador Mallo, cinéaste vieillissant divinement interprété par Antonio Banderas, laissent leur empreinte longtemps après la fin du générique. S’il parvient à émouvoir et à perturber autant, c’est peut-être parce que le si secret Pedro Almodóvar se livre dans ce film avec une troublante sincérité. Découvrez nos trois raisons de (re)voir ce film.
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Parce que c'est une auto-fiction
À 70 ans, Pedro Almodóvar entame une nouvelle ère de sa vie. C'est de cette période, à la fois riche des souvenirs cumulés depuis l'enfance et terrifiante, car l'ultime issue reste la mort, qu'évoque sans pudeur son Douleur et gloire. Au travers de son personnage de Salvador Mallo, sorte de vrai-faux double, le cinéaste dresse un bilan de ses heures de gloire, de ses doutes, de ses peurs, de ses premiers émois, de ses addictions... Il n'en cache rien. Et quitte à mettre autant de touches de lui dans son oeuvre, Pedro Almodóvar a recréé en studio son appartement madrilène avec sa décoration loufoque afin que son Salvador Mallo (personnage central au nom contenant les mêmes lettre que celui d'Almodóvar...) puisse évoluer. Salvador Mallo arbore la même coupe ébouriffée, a le dos...