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Face aux difficultés à contacter leurs futurs clients, les démarcheurs emploient des techniques qui contournent la loi. Soyez très vigilants.

Ils volent votre numéro de téléphone pour vous harceler : la nouvelle technique des démarcheurs

Votre numéro de téléphone pourrait avoir été usurpé. Depuis peu, de nombreuses sociétés pratiquant le démarchage s'adonnent au "spoofing", une pratique consistant à emprunter le numéro d'un individu pour entrer plus facilement en contact avec un client potentiel. C'est de cette façon que ces entreprises contournent la loi Hamon de 2014, qui a  interdit aux centres d'appels et autres prospecteurs d'utiliser en numéro masqué. A la place, ils privilégient les numéros de véritables personnes. Si les sociétés utilisent cette nouvelle méthode, c'est parce qu'elles ont remarqué que le démarché est plus enclin à répondre lorsqu'il s'agit d'un numéro plus traditionnel, en 01 ou en 06 par exemple..  

Ces sociétés se munissent donc de numéros de particuliers qu'ils récupèrent à l'aide de logiciels et de commutateurs (boîtier permettant de mettre deux personnes en relation téléphonique) Il arrive également qu'elles emploient des numéros de téléphones déjà connus grâce à certains opérateurs téléphoniques.

En 2017, le sénateur Patrick Chaize (LR) dénoncait la pratique du spoofing au Palais-Bourbon, rapporte le site du Sénat. "L'appelé a le sentiment de pouvoir identifier l'interlocuteur et va même le recontacter en cas d'indisponibilité. Dans ce cas de figure, ils tombent sur le vrai propriétaire de la ligne et font face à de l'incompréhension voire de la colère", déclarait-il. "Il n'y a pas besoin d'être victime d'une arnaque pour constater que cette pratique est incommodante, tant pour la personne prospectée que pour le propriétaire du numéro usurpé", a-t-il conclut. 

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Ils volent votre numéro de téléphone pour vous harceler : peut-on se prémunir de ce démarcharge intrusif ? 

En dépit de son caractère très intrusif, le spoofing n'est pas sanctionné actuellement, comme le soulignait le secrétariat d'État du ministère de l'économie et des finances en mai 2017, dans sa réponse à Patrick Chaize. Pourtant, il arrive que le procédé soit utilisé à des fins frauduleuses ou pour réaliser divers canulars.

Si le spoofing n'est pas considéré comme illégal, l'usurpation d'identité est passible d'un an de prison et de 15 000 euros d'amende, tout comme le vol de données "de toute nature permettant d'identifier une personne", rappelle le Code pénal.  L'utilisation d'un numéro masqué est également passible d'une amende pouvant atteindre 15 000 euros.