Certains téléphones mobiles pourraient être très dangereux pour leurs propriétaires, particulièrement quand ils sont gardés dans une poche. Fort heureusement, tous les appareils ne sont pas concernés. Explications.
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De dangereux modèles de smartphone encore en circulation

"Des incertitudes qui subsistent sur les éventuels effets sanitaires à long terme". C’est ce que dénonce l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) dans son dernier rapport relatif à la téléphonie mobile en France. Certains modèles, estime l’organisme, pourraient être dangereux pour la santé de leurs utilisateurs en raison d’expositions "potentiellement élevées" du corps aux ondes dégagées par les appareils.

Dans son étude, l’agence s’attarde sur tous les téléphones susceptibles d’être dangereux lorsqu’ils sont portés près du corps, c’est-à-dire dans la poche d’une veste ou même d’un sac, explique Le Figaro. Ses conclusions ont de quoi inquiéter : une partie considérable des téléphones mis en vente avant 2016 devraient être retirés de la circulation, s’ils ne peuvent être mis à jour. "La durée moyenne d’usage d’un téléphone étant de quelques années (3-5 ans), un certain nombre  de ces téléphones sont vraisemblablement toujours utilisés aujourd’hui", note d’ailleurs Roger Genet, directeur général de l’ANSES. L’institut n’a pourtant pas précisé le détail des téléphones concernés ou leur nombre exact.

Mais pourquoi de tels modèles, potentiellement dangereux, ont-ils été mis en vente à l’origine ? Question de normes. Avant leur mise en vente, en 2016, le débit d’absorption spécifique (DAS) de ces téléphones était mesuré avec une distance d’éloignement entre le mobile et le corps susceptible d’aller jusqu’à 2,5 centimètres. Des conditions de tests aujourd’hui jugées irréalistes et donc peu représentatives du véritable impact des ondes sur le corps, précise le journal d’information politique et générale.

Téléphones mobiles dangereux : pourquoi ne faut-il pas les porter près du corps ?

Dorénavant, les émissions d’ondes sont mesurées de façon plus strictes : la distance d’éloignement maximum tolérée est de 5 millimètres. En revanche, le niveau maximal de DAS n’a pas changé : il ne doit pas excéder 2 watts par kilo. C’est pourquoi de nombreux modèles précédemment aux normes ne le sont plus aujourd’hui. 

"L’Anses recommande que des mesures soient prises afin que les utilisateurs ne soient plus exposés des DAS supérieurs à 2 W/kg, par exemple par le biais de mises à jour des logiciels des téléphones ou le rappel des téléphones", a donc insisté l’organisme qui n’est pas le seul à avoir mené de tels tests. L’Agence nationale des fréquences (ANFR), a récemment détecté 16 modèles, mis en vente entre 2017 et 2019, qui ne sont pas conformes. Parmi les mauvais élèves on retrouve notamment le Hapi 30 d’Orange ou le Neffos X1 de TP-Link, précise Le Figaro.

"Des tests sur près de 300 téléphones positionnés à proximité du tronc  au contact et à 5 mm de distance ont ainsi été réalisés entre 2012 et 2016", poursuit l’ANSES qui évoque des résultats  déplorables : "une grande proportion des téléphones testés présentait des valeurs de DAS supérieurs à la valeure de 2W/kg certaines dépassant 7W/kg au contact".

Téléphones dangereux : les véritables effets des ondes sur votre corps

Les ondes dégagées par les appareils électromagnétiques sont-elles véritablement dangereuses ? Le débat n’est pas récent et a mobilisé nombre de chercheurs et de chercheuses, rappelle le Huffington Post. En l’état des choses, l’étude la plus complète a été conduite aux États-Unis d’Amérique et rendait ses conclusions en 2016, après 10 ans de recherche menées par le Programme national toxicologique (NTP).

Conclusion ? Une preuve "partielle" et des preuves "ambiguës" selon les scientifiques. Sur la population de 3000 rongeurs étudiés, les chercheurs ont été en mesure d’identifier "quelques preuves d’une activité cancérigène des téléphones portables". Les rats mâles, bombardés d’ondes ont en effet développé des tumeurs très spécifiques à la suite de leur exposition.

Un résultat qui n’est pas observé sur les souris ou sur les rats femelles, nuance l’étude. Ces derniers souffrent d’autres afflictions mais les liens avec les ondes sont plus difficiles à prouver. Autre point important : les spécimens ainsi testés sont exposés à bien davantage d’ondes que ne peut l’être un humain, y compris en cas d’utilisation intensive d’appareils à ondes électromagnétiques.