Réforme des retraites : le plan du gouvernement pour éviter la frondeAFP
Edouard Philippe parviendra-t-il à désamorcer les tensions sociales ? À trois semaines de l'appel à la grève reconductible qui doit débuter le 5 décembre, le Premier ministre va recevoir les syndicats.

"Mieux vaut prévenir que 'subir'" ? À trois semaines de l’appel à la grève reconductible lancée par la CGT, la FSU, FO et Solidaires contre la réforme des retraites, la tension est palpable. Qui de l’Etat ou des syndicats aura le dernier mot ? Devant les responsables de la majorité réunis ce mardi 12 novembre pour leur petit-déjeuner hebdomadaire à Matignon, Edouard Philippe se dit "prêt à tenir". "Mais combien de temps la majorité parlementaire tiendra?", lance-t-il.

Si selon le patron des sénateurs LREM, François Patriat, "la majorité tiendra autant de temps que l'opinion publique tiendra", pour le chef des députés MoDem, Patrick Mignola estime lui que "la majorité ne tiendra évidemment pas une grève de quinze jours…"

Le gouvernement essaiera-t-il de désamorcer la bombe ? D'après les informations du Parisien, le Premier ministre recevra l’ensemble des partenaires sociaux avant le 5 décembre. Matignon confirme qu’"il est question qu'il y ait un dernier moment de discussions avec les syndicats avant la fin du mois" avant d’indiquer que les invitations sont d’ailleurs en train d’être envoyées.

Réforme des retraites : la pression monte au sommet de l'État

Au vu de la colère sociale montante, la pression se fait de plus en plus ressentir sur Emmanuel Macron et Edouard Philippe. Déminer le dossier de la réforme des retraites est devenu l’un de leurs principaux objectifs.

"On a intérêt à reprendre la main et à ne pas attendre le 5 décembre comme on attend une catastrophe, en espérant qu'elle ne se produise pas", analyse un dignitaire de la majorité.

Le président de la République a d’ailleurs été plusieurs fois alerté sur ce sujet épineux et sur le danger d’attendre que la mobilisation sociale démarre pour négocier. Elle pourrait alors devenir incontrôlable. "La crise sociale est très menaçante. On ne sait pas où la foudre peut tomber et c'est difficile de déminer quand le coup est parti", met en garde un influent conseiller du chef de l'État, en précisant : "Il faut déminer avant".

Un sentiment partagé par la CFDT-Cheminots : "Si le gouvernement veut éviter que le 5 décembre ne se transforme en grand n'importe quoi, il faut absolument qu'il lâche des choses avant cette date, indique un responsable de ce syndicat. Sinon, ce sera comme avec les Gilets jaunes. Il y avait tellement de revendications qu'il était impossible de toutes les satisfaire. Résultat, le mouvement a duré".

Toujours d’après les informations du quotidien, les parlementaires MoDem souhaitent l’organisation d’une grand-messe à Matignon avant le 5 décembre prochain, qui marque le début des hostilités. Objectif ? Reprendre la réforme à zéro.