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Cela fait plusieurs mois, déjà, que Sophia Chikirou défraie la chronique. C'est encore plus vrai depuis les perquisitions au domicile de Jean-Luc Mélenchon : elle était présente sur les lieux.
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Qui est Sophia Chikirou : une intime de Jean-Luc Mélenchon

Sophia Chikirou "n’est pas ma compagne", a expliqué le patron des députés La France Insoumise, lors de la conférence de presse qu’il a tenu le vendredi 19 octobre, à Paris. Depuis les perquisitions au domicile de Jean-Luc Mélenchon et au QG de son parti, Sophia Chikirou fait l’objet de toutes les attentions. Et pour cause ! Elle était au côté de l’homme politique quand les policiers sont arrivés chez lui.

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D’après les journalistes de Mediapart qui ont enquêté sur le sujet, Jean-Luc Mélenchon et Sophia Chikirou "entretiennent en réalité de longue date, selon nos informations, une relation extraprofessionnelle". Et, manifestement, nos confrères ont longuement pesé le pour et le contre avant d’aborder le sujet. En effet, ils estiment que si cette relation "pourrait relever de la seule vie privée des deux intéressés", elle "prend désormais, à la lueur des investigations judiciaires, une dimension d’intérêt général", soulignent les plumes du journal d’investigation.

Sophia Chikirou est, en effet, soupçonné d’avoir surfacturé les prestations de sa société à la France Insoumise pendant la campagne. La conseillère en communication et gérante de Mediascop a d’ailleurs été entendue par la justice dans le cadre de l’enquête préliminaire sur les comptes de la campagne présidentielle de 2017, rappelle Le Parisien.

Lors de sa conférence de presse, le leader Insoumis a longuement pris la défense de sa camarade. "A 22h30 hier ce torchon Mediapart a lancé un truc dégoûtant dont je vais vous parler maintenant", commence-t-il avant de d’insister : "Personne ne nous accuse d’enrichissement personnel".

Qui est vraiment Sophia Chikirou : un parcours politique particulier

Avant d’embrasser les idées de la France Insoumise, Sophia Chikirou s’est longuement cherché politiquement. En effet, comme le rappelle Le Nouvel Observateur, la conseillère communication de Jean-Luc Mélenchon a d’abord tenté sa chance après du Parti socialiste. Dans un premier temps, elle devient l’attachée parlementaire de Michel Charzat, député-maire du 20ème arrondissement de Paris. Puis, elle devient la porte parole de Laurent Fabius, en 2003.

Elle quitte le PS fin 2006 après un profond désaccord électoral : elle souhaitait être investie dans le 20ème arrondissement de Paris, mais Solferino lui préfère George Pau-Langevin. Sophia Chikirou décide de se présenter tout de même, mais ne recueille que 14% des voix. Mesure de rétorsion oblige, le PS fait le choix de l’exclure. Elle en garde, souligne L’Obs, une "rancœur éternelle contre ses ‘camarades’".

C’est pourquoi en 2007, elle tend la main à… Nicolas Sarkozy. Elle est alors membre de la Gauche moderne, un parti installé toute à la droite de la gauche. D’après Marianne, elle envisage même d’être investie par la droite aux municipales de 2008. Pour expliquer ce passage étrange de son parcours politique, elle indique aujourd’hui qu’elle n’était "pas encore terminée idéologiquement".

Qui est vraiment Sophia Chikirou : un parangon de laïcité ?

S’il y a bien un élément idéologique dont Sophia Chikirou ne s’est jamais séparé, c’est son engagement en faveur d’une certaine forme de laïcité. Elle publie d’ailleurs un ouvrage à ce sujet, en février 2007, intitulé "Ma France laïque" (Ed. La Martinière).

Par ailleurs, Sophia Chikirou a également signé quelques articles dans la revue Pro Choix fondée par Caroline Fourest, journaliste passée notamment par Charlie Hebdo. En 2012, elle consigne une tribune de soutien en faveur de la journaliste, qu’elle juge victime d’un amalgame. Le texte s’intitule "Non à l’amalgame laïcité = racisme. Nous voulons un Y’a bon Awards !"

Dans ses écrits, Sophia Chikirou s’en prend notamment à la "gauche repentante" souligne Le Nouvel Observateur.

Qui est vraiment Sophia Chikirou : une relation particulière avec journalisme

Sophia Chikirou, notamment responsable du succès de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon, entretient une relation particulière avec le journalisme. Dans un premier temps, elle souhaite s’engager dans cette voix et elle écrit même pour Le Dauphiné Libéré. Pourtant elle est découragé de poursuivre cette volonté par un de ses professeurs à Sciences-Po.

Depuis, rappelle L’Obs, elle s’en prend régulièrement à la presse qu’elle juge partiale et coupable de Mélenchon-bashing. C’est dans l’idée de résoudre le problème du journalisme français qu’elle cofonde Le Média avec Gérard Miller, en 2017. Pourtant depuis, ses relations avec la rédaction se sont passablement dégradées. Elle a, rappelle L’Express, assigné le journal en justice et lui réclame 120 000 euros pour des prestations fournies par sa société, Mediascop. La rédaction, en revanche, l’accuse d’avoir auto-facturée des prestations du temps où elle était dirigeante et envisage de porter plainte pour abus de bien social.

Depuis, Le Figaro pointe du doigt la possibilité d’une nouvelle affaire visant potentiellement la directrice communication de Jean-Luc Mélenchon. En cause : la disparition de deux chèques en blanc, au moment du départ de Sophia Chikirou. Deux plaintes ont été déposées contre X. La mélenchoniste a, de son côté, dénoncé une "manipulation".