Vaccin : pourquoi les 65-75 ans sont les grands oubliés du gouvernementIstock
Priorité aux personnes fragiles, telles que les seniors, avait assuré le gouvernement. Sauf celles et ceux qui ont entre 65 et 75 ans… Pourquoi une telle injustice ?
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Depuis des mois, désormais, ils rêvent de serrer leurs petits-enfants dans leur bras. L’épidémie de coronavirus Covid-19, qui paralyse la France toute entière depuis bientôt un an, les en empêche. Et pour cause ! Plus que bien d’autres, ils comptent parmi les gens à risques : ils font partie des seniors, jugés fragiles par les autorités sanitaires et doivent donc - théoriquement, au moins - faire preuve d’une vigilance redoublée. Pourtant, ils ne pourront pas être vaccinés. Pas dans l’immédiat, en tout cas. Ils sont - hélas !- tantôt trop jeunes, tantôt trop vieux.

Les oubliés de la vaccination, ainsi que les décrit notamment Midi Libre, ont entre 65 et 75 ans. Et ils sont nombreux à se plaindre de cet état de fait. Certains de leurs porte-voix en ont d’ailleurs dans le coffre."L’AstraZeneca est pour les moins de 65 ans, le Pfizer pour les plus de 75 ans. Que se passe-t-il entre 65 et 75 ans ?", questionne notamment Eric Woerth, ancien ministre, sur Twitter, où il compte plus de 60 000 abonnés.

Vous avez entre 65 et 75 ans ? Voilà ce qui vous attend

Bernadette, 68 ans, habite à Limoges. Cette retraitée qu’ont rencontré les journalistes de LCI n’a pas droit à un accès prioritaire au vaccin anti-coronavirus Covid-19. Elle ne peut même pas obtenir de rendez-vous. Et tout cela la frustre beaucoup, dit-elle à nos confrères… "Je devrais aussi être vaccinée de façon à pouvoir être protégée", déplore celle qui se languit de "pouvoir serrer [ses] petites-filles dans [ses] bras".

Une impatience que semble comprendre le personnel soignant. Hélas, ils manquent souvent de réponses. "On va dire à nos patients qu'on fait ce qu'on peut", affirme Christophe Génies, vice-président du Conseil de l’Ordre des médecins d’Indre-et-Loire et généralistes à Saint-Cyr-sur-Loire, interrogé par France Bleu. "On est confrontés à la disponibilité de ces vaccins par les laboratoires. Tant qu'ils n'ont pas de chaînes de production suffisamment béton pour produire un nombre important de vaccins, on est tributaires de cette distribution", assène-t-il encore. L’Etat va-t-il trouver une solution ?

Vaccins anti-Covid : quelles sont les solutions des soignants ?

"Je comprends tout à fait leur réaction", explique pour sa part une coordinatrice du CHU de Limoges, sollicitée par LCI. "Nous, on est au milieu et on a la chance de pouvoir se faire vacciner", reconnaît-elle, admettant que ce n’est pas nécessairement le cas pour "les gens qui ont un certain âge et qui ont des comorbidités".

Pour Christophe Génies, une solution semble s’imposer, petit à petit pour faire face aux problèmes des vaccins anti-Covid. "Ça va être un cruel dilemme", annonce-t-il de but en blanc dans les colonnes de France Bleu. Il poursuit : "Peut-être qu'on privilégiera les formes à risque, les diabétiques, les hypertendus. Je pense que c'est comme ça qu'on va travailler. On n'a pas le choix. C'est une espèce de tri".

Seule solution viable : attendre de nouvelles doses de vaccin anti-covid ?

Parce que les lignes de productions allemandes et américaines ont pris du retard, note Midi Libre, Pfizer comme Moderna ne sont malheureusement pas en mesure de fournir assez de doses de vaccin pour les personnes de moins de 75 ans. 

En revanche, le produit réalisé par AstraZeneca présente pour l’heure des effets secondaires dont souffrent particulièrement les plus de 65 ans. Par conséquent, il n’est pas pertinent de l’administrer à des personnes qu’il pourrait blesser.

Et Midi Libre de conclure : "Il faudra attendre l'arrivée de nouvelles doses, avec la crainte que cela ne prenne beaucoup de temps".