Covid-19 : vers une troisième dose de vaccin "dès septembre" pour les plus vulnérablesAFP
Face à la dangerosité du variant Delta et au déclin progressif de l'efficacité vaccinale, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande désormais une troisième injection de vaccin anti-Covid-19. Date, modalités, délai entre la deuxième et la troisième injection... On fait le point.
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Une troisième injection. Ce mardi 24 août, la Haute Autorité de Santé a publié un avis recommandant une troisième injection de vaccin contre le Covid-19 pour les Françaises et les Français les plus vulnérables face au virus. D'après L'Indépendant, l'instance a abaissé l'âge d'éligibilité, initialement fixé à 80 ans, afin de "réaliser ce rappel en même temps que la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, dont le début est prévu fin octobre".

Rappel de vaccin : pourquoi et pour qui ?

"Donner une troisième dose permet de remonter l'immunité face au variant Delta d'à peu près 86%, comparé à l'immunité des gens qui n'ont eu que deux doses", a expliqué sur franceinfo Cyrille Cohen, immunologue à l'université Bar-Ilan de Tel-Aviv et membre du Conseil consultatif sur les essais cliniques des vaccins contre le Covid-19.

D'autre part, une troisième injection est jugée nécessaire par Haute autorité de Santé (HAS), car la protection vaccinale diminue, de façon "progressive et modérée", avec le temps. D'après une étude britannique publiée mercredi 25 août, l'efficacité du vaccin Pfizer/BioNTech chute de 88% à 74% au bout de cinq à six mois, et celle d'AstraZeneca baisse de 77% à 67% après quatre à cinq mois.

Une troisième dose de vaccin n'est en revanche, pour l'heure, pas préconisée pour l'ensemble de la population. Seules les personnes âgées de plus de 65 ans ainsi que les personnes présentant des comorbidités sont concernées. Selon le ministère de la Santé, 8 millions de Français sont donc susceptibles de recevoir le rappel.

Quand pourrait démarrer la campagne de rappel ?

Rappel de vaccin : "On souhaite ouvrir dès septembre"

Quelques heures avant l'aval de la Haute Autorité de la Santé, Olivier Véran abordait le sujet au micro de BFMTV. Le ministre des Solidarités et de la Santé soulignait que la nécessité d'une troisième injection ne signifie pas que les deux premières ne vous protègent pas du virus : "Je rappelle brièvement, la troisième dose, c’est de se dire qu'une fois que vous avez eu deux doses, vous êtes protégé, mais la protection conférée par le vaccin peut diminuer au fil du temps, au fil des mois, et il faut donc proposer une troisième injection à celles et ceux qui sont les plus fragiles", explique-t-il.

"On souhaite ouvrir dès septembre", a noté Olivier Véran. La campagne de rappel devrait débuter entre le 11 et le 15 septembre, au sein des maisons de retraite, et durera quatre semaines.

Les prises de rendez-vous seront ouvertes dès ce lundi 30 août pour les autres publics concernés, et les troisièmes injections pourront commencer dès le 1er septembre, via Doctolib, les médecins traitants, en pharmacie ou auprès de tout autre professionnel de santé qualifié pour vacciner contre le Covid-19.

Quel est par ailleurs le délai préconisé entre la deuxième et la troisième dose ?

3e dose de vaccin anti-Covid : un délai d'au moins six mois après la deuxième injection

Cette troisième dose devrait être administrée aux concernés "dans un délai d'au moins six mois" après la deuxième. Comme le recommande la HAS, cette nouvelle injection proviendra d'"un vaccin à ARN messager (comme Pfizer/BioNTech ou Moderna Ndlr), quels que soient les vaccins que vous avez reçus précédemment", a précisé Olivier Véran jeudi 26 août au soir.

Ce rappel avec un sérum à ARN messager sera aussi administré à ceux qui ont reçu le vaccin à dose unique Janssen, "à partir de quatre semaines après" l'injection. La dose unique ne suffit vraisemblablement pas à protéger contre le variant Delta, juge la HAS.

Le ministre de la Santé précise que cette injection sera prise en charge par la sécurité sociale, à l'image des deux premières.

D'autres publics pourraient aussi très vite être concernés. La Haute Autorité de Santé estime en effet qu'il est possible qu'une dose de rappel soit nécessaire "au cours des mois qui viennent, sans qu'il soit encore possible à ce stade de se prononcer précisément, ni sur la population cible ni sur le calendrier".