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Une première judiciaire. Mardi dernier, un homme a été condamné en correctionnelle à un an de prison, dont six mois ferme, par le parquet de Montpellier (Hérault). Mustapha Bouchrane, 34 ans, a en effet été reconnu coupable d’"homicide par imprudence" en laissant son ami prendre le volant ivre et sous l’emprise de stupéfiants, causant la mort d’une étudiante.
Les faits remontent au 22 décembre 2012. A l’issue d’une soirée fortement arrosée, Mustapha, constatant l’incapacité de son ami de conduire, décide de se faire chauffeur bien que n’ayant pas le permis. Son domicile atteint, ce dernier lui rend alors les clés du véhicule, le laissant reprendre la route seul. Une décision fatale pour Charlotte Landais, étudiante en pharmacie de 18 ans, fauchée par le fêtard toujours ivre.
Ayant comparu pour homicide involontaire, ce dernier a écopé le 2 janvier dernier de six ans de prison. Son cas s’est notamment vu aggravé par la vitesse, l’alcool et les stupéfiants.
Une première délicate pour la justice
Il s’agit de la toute première condamnation pour "homicide par imprudence". Une affaire d’autant plus délicate qu’elle se situe aux frontières brumeuses entre la morale et droit, comme l’a souligné le magistrat instructeur. La présidente du tribunal, Claudine Laporte, a cependant estimé que l’on "ne pouvait plus rester indifférent" face à l’ivresse au volant.
Comparaissant ainsi dans le cadre d’une citation directe de la famille de la défunte, Mustapha Bouchrane a ainsi fait l’objet d’un procès sur fond de jurisprudence. Avec notamment cet aveu, de la part du Procureur de la République, Olivier Decout, qui lors de son réquisitoire a reconnu la "délicatesse" d’une telle décision. L’avocat de la famille, Me Phung, a quant à lui affirmé que la Cour de cassation avait engagé "un mouvement jurisprudentiel", afin de ne plus laisser les personnes en ayant laissé conduire d’autres en état d’ivresse. Me Cyril Caron, avocat de la partie civile, a lui mis en avant l’obligation pour la justice de "responsabiliser les hommes", mettant en avant une "faute caractérisée", considérant que le prévenu était alors conscience qu’il "créait un danger".
L’avocat de Mustapha, Me Mickaël Poilpré, s’est déclaré "bouleversé" par la mort de Charlotte, mais affirme que son client n’avait jamais pensé être à l’origine de sa mort. Ce dernier devrait prochainement faire appel.