Rafle du Vieux-Port : les jours noirs de l'histoire de Marseille Illustration Istock
Cette année, du 22 au 24 janvier, la ville de Marseille commémore les 80 ans de la rafle du Vieux-Port. Du 22 au 24 janvier, cet évènement a marqué les jours les plus sombre de l'histoire de la commune. Cette rafle organisée par la France a abouti à l'envoi de 782 personnes dans les camps de la mort. Retour sur ces jours tragiques.

"Il y a 80 ans s’écrivait l’une des pages les plus sombres de l’Histoire de Marseille". Dans une vidéo publiée sur son compte Twitter, c’est avec ces mots que le maire de la commune Benoît Payan décrit l’évènement tragique survenu en 1943.

"Le 22 janvier 1943 commençait l’opération SULTAN qui pendant 3 jours fera vivre à Marseille les jours les plus sombres de son histoire. C’est notre histoire, celle de la France, qui doit trouver sa place dans le récit de la Seconde Guerre mondiale", écrit-il sur le réseau social à l’oiseau bleu.

Cette histoire terrible mais pourtant méconnue trouve son origine avant même l’arrivée des troupes allemandes dans la ville côtière. En effet, comme l’explique Judith Aziza, docteure en histoire et auteure de quatre livres sur l'histoire de Marseille, auprès de BFMTV, la mairie de Marseille souhaitait se débarrasser des quartiers du port pour les réaménager.

Une rafle organisée par la France

Mais c’est avec l’arrivée des troupes allemandes que les autorités françaises organisent un "nettoyage" de ces quartiers populaires, alors pris pour cible par les mouvements de Résistance. Un recensement de la population juive de Marseille est alors enclenché.

"Les gendarmes sont allés taper à toutes les portes où ils allaient trouver des Juifs pour les faire sortir et ont emmené une partie aux Beaumettes", explique l’experte à nos confrères. Parmi les 20 000 déportés, c’est un total de 782 juifs qui sont envoyés dans des camps de la mort à Sobibor, en Pologne. Aucun d’entre eux n’en reviendra. Cette rafle organisée par les Français a fait l’objet de l’ouverture d’une enquête pour "crime contre l’humanité" par la Justice française.