Quatrième vague : à quoi pourrait-elle ressembler ?AFP
L'été est à peine entamé que le gouvernement s'inquiète d'une nouvelle vague "dès la fin juillet". Alors que le variant Delta continue sa progression en France, les modélisations pour le mois de septembre ne sont pas optimistes.
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Le Covid pourrait lui aussi faire sa rentrée en septembre. Le début de l’année scolaire est souvent synonyme de rentrée politique – encore plus à neuf mois de l’élection présidentielle – et économique, mais ce ne fut pas le cas en 2020. Après un été à profiter d’une liberté retrouvée, les Français ont fait face au coronavirus dès le début de l’automne, avec une hausse silencieuse des contaminations, mais qui a conduit à un couvre-feu puis un nouveau confinement dans la foulée. La suite, on la connaît, le pays a vécu sous restrictions jusqu’au mois de mai et le début du déconfinement.

Nouvelle vague : un rebond épidémique dès cet été ?

Le même scénario va-t-il se produire une seconde fois en 2021 ? Alors que la vaccination apportait avec elle l’espoir de se débarrasser du virus pour de bon, ça ne sera sûrement pas aussi simple. L’été est à peine entamé que le gouvernement alerte sur les risques d’une quatrième vague, qui pourrait débuter "dès la fin du mois de juillet", selon Olivier Véran. Le ministre de la Santé redoute la progression du variant Delta dans l’Hexagone. Invité ce vendredi 9 juillet de la matinale de France Inter,  Olivier Véran a annoncé que  le variant Delta est en passe de devenir majoritaire en France, et ce "probablement ce week-end".  "Le variant Delta est 60% plus contagieux que les autres souches virales. Il est en train progressivement de remplacer tous les autres virus", a assuré Olivier Véran, qui déplore "une augmentation à nouveau des contaminations en France". Une course contre la montre s’engage, alors que les indicateurs frémissent dans une quinzaine de départements.

Si quatrième vague il y a, à quoi pourrait-elle ressembler ? Les prévisions de l’Institut Pasteur ne sont pas des plus rassurantes pour la prochaine rentrée. Comme le rappelle Le Parisien, les modélisateurs expliquent qu’à ce moment-là, les personnes qui ne sont pas vaccinées pourraient "contribuer de façon disproportionnée" à l’épidémie. En clair, ces dernières auraient "12 fois plus de risque de transmettre le SARS-CoV2 qu’une personne vaccinée".

Le possible rebond épidémique évoqué par l’institut n’est pas la seule donnée qui inquiète les autorités politiques et sanitaires. Ces dernières craignent également l’apparition d’une "fracture" entre les Français qui ne sont pas vaccinés et ceux qui le sont. Estimant qu’ils ont fait assez d’efforts et qu’ils sont mieux protégés contre le coronavirus, ces derniers accepteraient-ils de nouvelles restrictions à la rentrée ? C’est la crainte du gouvernement. Explications.

Nouvelle vague : des restrictions pour tout le monde ?

Si quatrième vague il y a, les Français seront-ils reconfinés ? En un an et demi, la mesure a montré ses effets bénéfiques, puisqu’elle permet de réduire le nombre de nouvelles contaminations et donc la pression sur les services hospitaliers. Par contre, elle a aussi des conséquences sur la population qui ne sont pas négligeables et le gouvernement en a bien conscience.

Comme l’explique Le Parisien, l’Institut Pasteur précise dans ses dernières prévisions que les restrictions "ont un impact similaire si elles sont appliquées à l’ensemble de la population ou aux personnes non vaccinées uniquement". En clair, si nouveau confinement il y a, peu importe que les personnes vaccinées le respectent ou non, car cela ne changera rien à la trajectoire de l’épidémie. Par contre, il faudrait isoler les personnes non vaccinées pour ne pas qu'elles soient contaminées. De quoi créer des mesures différentes en fonction du statut vaccinal de chacun ? La question se pose. Faudra-t-il élargir le pass sanitaire pour faire la différence entre les vaccinés et ceux qui ne le sont pas ?

Nouvelle vague : un pass sanitaire élargi ?

Sera-t-il possible de faire une différence entre les Français vaccinés et ceux qui ne le sont pas ? Légalement, la marge de manœuvre est très mince. Une solution peut-être, l’élargissement du pass sanitaire. Pourrait-il être exigé à l’entrée des restaurants et des cinémas à compter du mois de septembre ? Comme le rappelle Le Parisien, le Conseil constitutionnel l’a validé sous certaines conditions. L’une d’entre elles veut notamment qu’il ne soit pas appliqué aux activités du quotidien, donc impossible de l’utiliser pour aller faire des courses ou boire un verre avec des amis, par exemple.

Le gouvernement n’a plus qu’une solution : la pédagogie autour du vaccin, qui va de paire avec l’avancée de la campagne vaccinale. Son objectif : convaincre les Français encore récalcitrant à se faire vacciner, surtout cet été. Tout a été mis en œuvre pour faciliter les injections en juillet et en août : délai réduit entre les deux doses et possibilité de se faire vacciner ailleurs que pour la première injection. La course contre la montre a débuté.