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L'arrivé de deux témoins de dernière minute ce mardi a conduit au renvoi du procès de Francis Heaulme débuté lundi matin. Une information judiciaire à l'encontre d'Henri Leclaire, qui comparaissait aujourd'hui en tant que simple témoin, devrait suivre.

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La deuxième journée du procès de Francis Heaulme a abouti ce mardi au renvoi de l’affaire à une session ultérieure. L’arrivé de deux témoins de dernière minute a inversé la tendance. Les soupçons sont désormais portés sur Henri Leclaire qui comparaissait aujourd’hui en qualité de témoin, après avoir été blanchi lors du précédent jugement en 1986.

Francis Heaulme a observé les débats depuis son box d'accusé. Le témoin, Henri Leclaire, a été mis en cause par une de ses anciennes clientes et par un conducteur de train à la retraite.

Qui est Henri Leclaire ?Henri Leclaire a aujourd’hui 61 ans. A l’époque de l’affaire, il y a 28 ans, Il était manutentionnaire et avait pour habitude de faire des rondes, le week-end, dans son entreprise située près du lieu du crime. Toutefois, il affirme ne pas s’être trouvé dans les parages au moment du double meurtre, contrairement à ce qu’affirment d’autres témoins. En outre, il maintient ne pas connaitre Francis Heaulme qui dit pourtant l’avoir vu, le jour du massacre, descendre le talus en courant, les vêtements maculés de sang.Il avait avoué les meurtres en 1986 avant de se rétracter et d’être disculpé lors du précédent procès. S’il avait était le premier à passer aux aveux, les enquêteurs ont remarqué de nombreuses inexactitudes. Il s’était notamment trompé dans la description des enfants et dans celle des pierres ayant servi à tuer. De plus, les policiers avaient constaté son "impossibilité physique" à grimper sur le talus où les jeunes enfants avaient été assassinés.

Le témoignage qui a conduit au renvoiCelle qui vient de faire basculer l’audience est une femme d’une cinquantaine d’année. Il y a un peu plus d’un an, Henri Leclaire lui aurait expliqué comment il était impliqué dans les meurtres. Il aurait, selon elle, attrapé et "corrigé" les deux enfants. "On aurait dit de la haine vis-à-vis de ces enfants", a-t-elle raconté ce mardi à la cour. Henri Leclaire a d’abord nié cet entretien avant de dire qu’il lui avait menti : "Ce qu’elle dit c’est vrai […]. Mais je ne les ai pas tués". Si elle n’avait pas parlé jusqu’à aujourd’hui c’est parce que, dit-elle, son mari qui est avocat à Metz, pense qu’Henri Leclaire a déjà tout raconté à la justice.

Le second témoignage

Un conducteur de train à la retraite s’est lui aussi subitement réveillé à la veille du procès et s’est souvenu avoir vu un petit homme trapu au T-Shirt taché de sang qui courrait le long des voies ferrées. Selon lui, il s’agissait d’Henri Leclaire. Son témoignage devant la cour, ce mardi, a été décousu et n’a pas eu un impact aussi fort que le témoin précédent sur le l'auditoire du tribunal.

Francis Heaulme

Francis Heaulme comparaissait depuis lundi pour le meurtre des deux enfants à Montigny-lès-Metz. Le procès avait déjà été marqué lundi par un premier rebondissement puisque le tueur en série, aujourd’hui âgé de 55 ans, avait changé d’avocat à la toute dernière minute.

Ce dernier a reconnu qu’il était présent sur les lieux du crime mais nie avoir tué les enfants. C’est d’ailleurs la certitude de sa présence sur les lieux qui avait permis d’innocenter Patrick Dills, en 2001. A l’époque du meurtre,  "le routard du crime" travaillait comme manœuvre à 400 mètres du lieu du drame. Faute d’éléments de preuves suffisants, il n’avait pas été condamné pour cette affaire. Mais de nouveaux éléments ont depuis été portés au dossier ce qui a conduit à ce nouveau procès. Aujourd'hui, Francis Heaulme campe sur sa position et maintient avoir vu Henri Leclaire juste après le massacre des gamins lui dire "J'ai fait une connerie. Je m'appelle Henri Leclaire".

Deux enfants de 8 ans, Cyril Beining et Alexandre Beckrich, avaient été massacrés à coups de pierre alors qu‘ils jouaient sur une voie SNCF désaffectée de Montigny-lès-Metz le 28 septembre 1986. Il s’agit aujoud’hui du quatrième procès concernant cette affaire, l’un d’entre eux ayant donné lieu à une erreur judiciaire. 

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