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Les enseignants du primaire sont visiblement hostiles aux propositions du gouvernement réorganisant les rythmes de travail à l'école. Ce qui semble poser problème ? Venir travailler le mercredi matin.

© abacapressIls étaient les premiers à se plaindre de la semaine de 4 jours à l’école, et du rythme soutenu qu’une telle répartition des heures impose aux élèves, mais ils sont aussi les premiers à rejeter les propositions faites par le gouvernement pour alléger la journée de travail. Le problème : le retour à quatre jours et demi de classe par semaine, avec le retour de l’école le mercredi matin.

Selon une enquête Harris Interactive diffusée ce matin par le Snuipp, le principal syndicat des enseignants du primaire, 62% des instits ne sont pas franchement pour travailler le mercredi matin, et 70% se déclarent carrément hostiles au travail le samedi matin, une proposition finalement abandonnée. Il y a cinq ans pourtant, ces mêmes enseignants avaient manifesté leur mécontentement quand cette demi-journée de classe avait été supprimée, au motif qu’elle leur offrait la possibilité de rencontrer les parents plus facilement. Faut-il en penser que les enseignants ne savent pas ce qu’ils veulent ? Ou bien qu’ils seraient contre l’allègement des journées, ces « tunnels » qui les faisaient s’indigner il n’y a encore pas si longtemps ?

Parmi les principaux arguments avancés : le problème de la garde des enfants le mercredi, qui imposerait souvent de faire appel à une nounou, ainsi qu’un trajet supplémentaire entre la maison et son lieu de travail. Soit au final des frais en plus à la fin du mois pour le même salaire.

Mais l’étude montre aussi que ce que les enseignants attendaient surtout de cette refondation de l’école, et des rythmes scolaires, c’est avant tout, pour 81% des instituteurs, moins d’élève par classe pour s’occuper au mieux de chaque enfant en fonction de ses besoin. « Comment individualiser le suivi des 20% d’élèves en difficulté, voire 80% dans certains quartiers, si l’on ne peut pas être formé à des pédagogies différentes, et les travailler en fractionnant la classe? », indique Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp. Bonne nouvelle toutefois : sur cette question le ministre a annoncé « plus de maîtres que de classes » pour les écoles qui en ont le plus besoin, ce qui permettra de travailler en petits groupes. Une mesure qui devrait séduire les enseignants.