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Un policier de la brigade municipale de Nancy a été condamné par le tribunal correctionnel après s'être vengé d'une automobiliste en lui dressant un faux procès-verbal. 

Tout a commencé avec une banale altercation survenue le 13 décembre 2013 entre l’homme et une jeune automobiliste dans les rues de Nancy, rapporte L’Est Républicain. Mettant en avant sa fonction d’agent assermenté, le trentenaire aurait alors promis des représailles.

Peu de temps après, l'automobiliste a reçu chez elle un procès-verbal de 150 euros pour stationnement sur une place handicapée. La jeune femme est alors scandalisée. "Je suis infirmière, je ne me gare jamais sur une place réservée aux handicapés", a-t-elle témoigné mercredi au tribunal correctionnel de Nancy. Et de préciser : "J’ai tout de suite su que ce PV, ce n’était pas possible. J’ai regardé la date. J’ai fait le rapprochement avec les menaces de cet automobiliste…"

Le discrédit sur l'ensemble de la profession

Obligée de se justifier et convoquée plusieurs fois par la police, la jeune nancéienne n'a rien lâché. Persévérante et sûre de son bon droit, l’infirmière est enfin parvenu à déposer plainte contre le policier. "Les faits sont graves", a tonné le procureur Chantal Ramey. "Entre la parole d’une personne assermentée et celle d’un autre, on accorde d’avantage de crédit à celle de la personne assermentée. Le prévenu discrédite toute la profession de policier", a-t-elle dénoncé.

Selon les propos rapportés par L’Est Républicain, l’homme, qui a présenté ses excuses à la victime entre-temps, a expliqué avoir agi par vengeance et regretté ensuite son acte. Quand la présidente, Catherine Hologne, lui a demandé pourquoi il n’était pas revenu sur son geste quelques jours plus tard, le policier s'est d’abord justifiépar l’impossibilité d’annuler un PV puis a reconnu avoir eu peur d’affronter ses supérieurs.

Le verdict du tribunal est tombé rapidement. Suspendu depuis juin dernier par sa hiérarchie, le policier municipal a été condamné à verser 1000 euros à titre de dommages et intérêts à la victime et a écopé de deux mois de prison avec sursis. Le tribunal n’a cependant pas retenu l’interdiction professionnelle de trois ans requise par le parquet. "Nous laissons à l’administration qui vous emploie le soin d’en tirer les conséquences", a précisé la présidente Hologne. L’accusé risque effectivement d’être destitué par ses supérieurs hiérarchiques.

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