
INTERVIEW. Quand on a plus de 60 ans et qu'on souffre de solitude, mais qu'on n'a ni l'envie ni les besoins de vivre en Ehpad, peu de solutions existent. Après les colocations pour seniors, les béguinages...
A Nancy, une petite rue aménagée il y a quelques mois entre deux immeubles récemments construits n'a toujours pas de nom, a révélé mardi l'Est Républicain.
La rue, qui relie l'avenue du Vingtième-Corps et la rue de l'Ile-de-Corse, est née après la construction de deux immeubles construits à la place d'un site industriel de GDF. Mais pour les habitants du quartier, vivre dans une rue "inconnue" devient de plus en plus difficile. En effet, sans pouvoir nommer où l'on habite précisément, il devient vite difficile de se faire livrer, de recevoir son courrier ou même d'inviter des personnes chez soi.
"J’espère au moins que les pompiers ou les médecins sauront nous trouver en cas d’urgence !"
"J'ai abandonné : je me fais livrer mes paquets au relais colis, raconte Martine, résidente de la rue, à l'Est républicain. Car je ne compte plus ceux que j’ai dû aller rechercher car le livreur n’avait pas trouvé !" "J’espère au moins que les pompiers ou les médecins sauront nous trouver en cas d’urgence !", indique Marc, autre résident. Hélène, habitante depuis juillet 2015 explique au quotidien régional : "A la longue, ça devient exaspérant. Je ne donne même plus l’adresse XXe-Corps à mes proches : je leur dis d’aller se stationner sur le parking Île-de-Corse. En tout cas, je fournis systématiquement mon portable quand j’attends quelqu’un ou quelque chose". Toutefois, pour les courriers, les choses semblent rentrer dans l'ordre puisque les facteurs se sont donné le mot.
Pour comprendre la situation, il faut savoir que ladite rue du lotissement est privée et sera à terme vérrouillée par des grilles. En attendant, la mairie a demandé à ce que la rue soit ouverte à tout le monde la journée car il s'agit d'un itinéraire piétonnier fréquenté. Interrogée par le quotidien, la municipalité de Nancy indique qu'elle n'exclut pas de donner un nom à cette voie à l'avenir, "en concertation avec les promoteurs et syndics".