Les animaux impliqués dans la mort d'Elisa Pilarski n'ont toujours pas été identifiés. Christophe Ellul, son compagnon, est persuadé d'une chose : leur chien Curtis est innocent.
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Il est un peu plus de 13 heures ce samedi 16 novembre. Elisa Pilarski, jeune femme de 29 ans, promène son chien Curtis dans la forêt de Retz, près de son domicile de Saint-Pierre-Aigle (Aisne). Enceinte de six mois, elle s’est récemment installée au domicile de son compagnon, où ils vivent avec leurs cinq chiens. Ce jour-là, alors qu’elle promène son chien comme à son habitude, sa vie bascule en quelques minutes : elle appelle son compagnon, paniquée, pour lui dire qu’elle se fait mordre aux bras et aux jambes par des chiens. C’est lui qui retrouvera son corps, près de deux heures plus tard.

Selon les résultats de l’autopsie, son décès "a pour origine une hémorragie consécutive à plusieurs morsures de chiens aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu’à la tête". Quels chiens sont impliqués ? C’est à cette question que les enquêteurs essaient de répondre depuis plus de deux mois et demi. Des prélèvements génétiques ont été effectués sur 67 chiens, les cinq du couple et les animaux d’une chasse à courre, dont une vingtaine participaient à la chasse ce jour-là. Les chiens de l’équipage ont été rapidement pointés du doigt mais les chasseurs démentent leur implication dans le drame. Les forces de l’ordre s’intéressent également au chien de la victime, Curtis, qui était avec elle à ce moment-là.

Mort d’Elisa Pilarski : le chien portait-il une muselière ?

Alors que l’étau semble s’être resserré autour de l’animal ces derniers temps, son compagnon est persuadé de son innocence. Christophe Ellul, le compagnon de la jeune femme, donne régulièrement des nouvelles de son chien sur Facebook car de nombreux internautes, émus par le drame, se mobilisent pour lui. Dans un long message posté sur le réseau social le dimanche 2 février, il livre le scénario possible du drame, expliquant que plusieurs reconstitutions ont été menées. Mais il affirme une nouvelle fois l’innocence de Curtis, dont il est persuadé depuis le début de l’enquête.

Dans son message, Christophe Ellul explique que "le vétérinaire qui l’a vu le jour-même [Curtis, NDLR] a constaté des griffures importantes au niveau des oreilles, je sais que tu attachais très bien les muselières". Peu de temps après le drame, Le Parisien expliquait qu’une muselière avait été retrouvée à proximité du corps d’Elisa Pilarski. Etait-ce celle que portait Curtis ? Pour Christophe Ellul, il n’y a aucun doute là-dessus : "Il s’est blessé en essayant de se l’arracher. Curtis n’a pu mordre personne, et s’il n’avait pas eu sa muselière il ne serait plus là aujourd’hui, face à une meute il n’aurait jamais fait le poids". "Qu’on ne vienne pas me dire que mon chien est responsable de ce massacre. Même si aujourd’hui certains pensent avoir trouvé le coupable idéal". Pour Christophe Ellul, il est certain que sa compagne a tout fait pour protéger son chien ce jour-là.

Mort d’Elisa Pilarski : la jeune femme a-t-elle essayé de protéger son chien ?

Que s’est-il passé dans cette forêt de l’Aisne le 16 novembre ? Alors que l’enquête se poursuit, Christophe Ellul a livré le "scénario le plus probable" des événements. Il rappelle que sa compagne l’a appelé ce jour-là à 13h19 "en panique", lui disant qu’elle était mordue aux bras et aux jambes. "Je sais que tu étais dans cette allée, où j’ai retrouvé ton blouson, ton gilet ton écharpe", ajoute-t-il. Selon lui, les chiens qu’elle a croisés à ce moment-là – il ne dit pas à qui ils appartiennent– "en voulaient à Curtis". "As-tu pris Curtis dans tes bras ? Tu étais enceinte de six mois, Curtis au moment des faits pesait environ 18 kilos, tu l’as porté et a cherché le seul endroit où te protéger, où il y avait des arbres, c’était ce ravin", explique-t-il sur Facebook.

D’après le compagnon d’Elisa Pilarski, la jeune femme n’a pas pu le porter longtemps car elle était poursuivie par ses "agresseurs". Il ajoute : "Je suis sûr que tu t’es couchée sur Curtis. Tu as protégé ton visage, Enzo et Curtis. Tu as fait rempart avec ton corps contre tes agresseurs. Ils t’ont alors attrapée par ta chevelure, t’ont traînée avec acharnement, ça devait être d’une violence inouïe car ils t’ont totalement scalpée…". "Tu as sacrifié ta vie Elisa et celle d’Enzo pour sauver ton chien et ça, je sais que c’était toi", conclut Christophe Ellul, ajoutant : "Aujourd’hui vous n’êtes plus là mais je me battrais jusqu’au bout pour trouver les coupables et protéger Curtis". Ces dernières semaines, de nombreuses zones d’ombre ont entouré le comportement de Curtis.

Mort d’Elisa Pilarski : Curtis, coupable idéal ?

La piste Curtis n’a toujours pas été refermée par les enquêteurs. Depuis le début de leurs investigations, les forces de l’ordre ont pu rejeter une hypothèse pour expliquer la mort d’Elisa Pilarski, celle d’un homme et de son chien croisés peu de temps avant le drame. Depuis le mois de novembre, Curtis se trouve dans une fourrière de Beauvais (Oise) et son maître tente de le transférer dans un nouvel établissement, spécialisé dans la réadaptation de chiens traumatisés. Une cagnotte a été lancée afin de payer les frais d’un avocat spécialiste en droit des animaux et les frais liés à son transfert. D’après plusieurs sources, Curtis aurait mordu deux fois depuis le drame. Selon France 3, citant un gendarme présent, il s’en serait pris à son maître lors de son audition, ce dernier s’écriant : "Putain, il m’a mordu, faut le piquer !".

D’après Le Parisien, il aurait également mordu une bénévole du refuge où il se trouve. "Je devais l’emmener chez le vétérinaire qui est présent une fois par semaine pour faire un point sur les animaux", a-t-elle expliqué au quotidien francilien. Pour des raisons inconnues, il aurait changé de comportement une fois dans la salle du vétérinaire : "Il m’a sauté dessus au niveau de la poitrine. Je le repousse et c’est à ce moment-là qu’il m’attaque au niveau de la jambe et ne veut pas me lâcher". "Je ne sais pas combien de temps ça a duré. La seule chose dont je me souvienne, c’est d’avoir hurlé et de m’être dit qu’il allait me tuer. La douleur était vraiment intense", ajoute-t-elle.