Mort d’Elisa Pilarski : les dernières zones d’ombre
Cinq mois après la mort d'Elisa Pilarski, de nombreux points sont toujours à éclaircir. Chiens impliqués, doutes autour d'une morsure et d'un coup de téléphone... L'enquête se poursuit.
Sommaire

Le corps d’Elisa Pilarski a été retrouvé il y a cinq mois dans une forêt de l’Aisne, mordu par un ou des chiens. Le 16 novembre dernier, la jeune femme promenait Curtis, l’animal de son compagnon et avec lequel elle était fusionnelle. Âgé de deux ans, le chien a été retrouvé près du corps de sa maîtresse et placé dans un refuge de Beauvais. Il en a été retiré après une demande de l’avocat de Christophe Ellul, le compagnon d’Elisa Pilarski. Cinq mois après le drame, de nombreuses zones d’ombre demeurent dans cette affaire, qui a touché de nombreux Français.

Elisa Pilarski : "Probablement" plusieurs chiens impliqués

Selon les conclusions de l’autopsie, le décès d’Elisa Pilarski "a pour origine une hémorragie consécutive à plusieurs morsures aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu’à la tête". Silencieux pendant trois mois, car l’instruction est toujours en cours, le procureur de la République de Soissons a publié un communiqué à la fin du mois de février pour apporter de nouvelles précisions sur l’affaire. "Le rapport d’autopsie a confirmé que le décès de Madame Pilarski était survenu suite à un choc hémorragique consécutif à de multiples plaies, dont les caractéristiques suggéraient l’action d’un, ou plus probablement de plusieurs chiens au regard de la répartition des plaies, de leurs différences de morphologies et de leurs profondeurs, sans qu’il soit possible de dénombrer les animaux en raison des nombreuses morsures intriquées dans une même zone".

L’utilisation du mot "probablement" ne tranche pas sur la question du nombre de chiens impliqués dans la mort de la jeune femme. En effet, lorsqu’il a découvert le corps de sa compagne, Christophe Ellul a croisé les chiens d’une chasse à courre qui se déroulait au même moment. Mais, pour les chasseurs, ces animaux ne peuvent pas être responsables…

Elisa Pilarski : des doutes autour d’un coup de téléphone ?

Le 16 novembre, une chasse à courre se déroulait au même moment que la promenade d’Elisa Pilarski et Curtis dans cette forêt de l’Aisne. Très vite, ses organisateurs ont été pointés du doigt et n’ont eu de cesse de défendre leurs animaux. Pour eux, il est impossible que ces derniers soient impliqués dans le décès de la jeune femme car après la chasse, ils ne présentaient aucune trace de sang et aucune blessure. Selon l’avocat du maître d’équipage, c’est la preuve qu’ils n’ont pas pu attaquer la jeune femme.

Le jour du drame, Elisa Pilarski a appelé son compagnon – alors au travail – et lui a dit, selon lui, qu’elle était attaquée par plusieurs chiens. Le contenu de cet appel a été récemment mis en doute par l’avocat du maître d’équipage de la chasse à courre, Maître Guillaume Demarcq. Invité dans l’émission Crimes et faits divers sur NRJ 12, il a déclaré : "Toute cette histoire est partie du fait qu’on a tenu pour acquis le contenu de la conversation entre Christophe et Elisa. Christophe dit : ‘Lorsqu’Elisa m’a appelée, elle m’a dit ça’. Et moi, ce que je soutiens aujourd’hui, c’est que ce n’est pas ce qu’elle a dit". "Je soutiens qu’au vu du dossier, on peut avoir de grandes interrogations sur le contenu de cet appel", a-t-il conclu.

Ces propos ont été démentis par l’avocat de Christophe Ellul, Maître Alexandre Novion, qui a réaffirmé les propos du compagnon d'Elisa Pilarski. Les résultats des prélèvements génétiques effectués sur les chiens pourraient permettre d’en savoir plus sur l’origine des morsures. Mais, alors qu’il était présent avec sa maîtresse, Curtis est pointé du doigt par certains après de nombreuses révélations…

Elisa Pilarski : Curtis, le "coupable idéal" ?

L’attaque d’Elisa Pilarski par Curtis est une des pistes envisagées par les enquêteurs. Le communiqué du procureur de la République de Soissons évoque d’ailleurs cette possibilité. Curtis a été retrouvé, blessé, près du corps de la jeune femme et, pour son maître, cela signifie qu’il s’est battu avec d’autres animaux pour la défendre. Depuis le drame, Curtis aurait mordu à trois reprises, notamment une bénévole du refuge de Beauvais où il a été placé. Christophe Ellul a rapidement dénoncé les conditions de détention de son chien, affirmant qu’elles étaient traumatisantes pour lui. L’histoire d’une ancienne morsure, survenue au mois de juillet, a également refait surface.

Interrogé par L’Union, son avocat estime qu’il doit être "placé dans un lieu adapté à son comportement et à sa condition biologique". "C’est un animal de compagnie, un animal social. Encore une fois, ce n’est pas un chien de combat. Il n’a pas à être en captivité dans un box où il ne peut pas marcher et s’exprimer et où on peut se poser des questions importantes sur sa capacité à revenir à la vie normale", ajoute Maître Novion. Autant d’éléments qui, pour Christophe Ellul, font de Curtis le "coupable idéal". Seule l’avancée de l’enquête permettra de connaître, enfin, la vérité sur ce qu’il s’est passé le 16 novembre.