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Planet : Pourquoi avoir choisi d’écrire sur cette femme ?
Elsa Conesa : "Je l’ai rencontrée alors que je couvrais pour Les Echos l’actualité du groupe Louis-Dreyfus et le combat dans lequel Margarita s’était engagée contre ceux qui le dirigeaient. A cette occasion, j’ai senti qu’elle avait quelque chose d’exceptionnel et j’ai eu envie d’en savoir plus. Son apparence dénote vraiment dans cet univers économique : alors que les femmes sont plutôt rares dans ce monde, elle ne passe inaperçue. Grande, blonde et souvent habillée en rose, en léopard ou en fourrure, elle assume complètement son côté kitsch et brillant. Et c’est justement ça qui est intéressant chez elle : au-delà de son statut d’héritière et de la vie romanesque qu’elle a menée, c’est une femme qui ne se contente pas de ce qu’elle a.
Planet : Justement, son personnage et sa vie intriguent au point que certains la soupçonnent de ne pas être si innocente qu’elle n’y paraît. Qu’en pensez-vous ?
Elsa Conesa : Il faut se départir des fantasmes qui entourent la Russie et notamment l’époque soviétique. Je suis certaine que l’on ne se poserait pas autant de questions si elle était française, et surtout si elle était un homme. Il y a d’autres cas d’entreprises familiales dirigées par des hommes qui sont les époux des héritières directes, sans être héritiers eux-mêmes, et dont la légitimité n’est pas contestée. Et quand on va en Russie, on s’aperçoit qu’il y a de nombreuses trajectoires comme celles de Margarita, de femmes qui voulaient à tout prix partir pour échapper à leur sort, mais qui n’ont finalement pas grand-chose à voir avec le KGB ou la mafia. Margarita est simplement une femme déterminée qui a tout fait pour s’en sortir. Et elle a réussi.
Planet : Qu’est-ce qui vous a le plus étonnée chez cette femme ?
Elsa Conesa : Je pense que c’est ‘son côté rouleau compresseur’. Pour écrire sa biographie, je lui ai demandé les coordonnées de personnes de son entourage. Et bien, aussi étonnant que cela puisse paraître, elle m’a aussi donné les noms de gens avec qui ses relations sont un peu distantes. C’est un peu comme si elle se fichait de ce que les gens pensent ou disent. Elle est assez : ‘c’est comme ça et j’avance’. Elle n’hésite pas à envoyer des cartes de vœux à ceux avec qui elle a ferraillé. Je trouve que sa manière de mettre les pieds dans le plat la rend sympathique.
Planet : Selon vous, a-t-elle les compétences nécessaires pour gérer le groupe de négoce et le club de football qu’elle a hérités de son mari ?
Elsa Conesa : Tout le monde sait que le football n’est pas son domaine. Mais au-delà de l’OM, Margarita Louis-Dreyfus veut redresser les comptes du club et lui faire gagner de l’argent. Pour cela, elle est notamment entourée de personnes plus pointues comme Vincent Labrune. Concernant le groupe de négoce, pour le moment on ne peut pas dire qu’elle ait échoué ou cassé la machine. Certes, elle a peut-être été un peu brutale dans son ‘opération nettoyage’ au moment où elle a pris les rênes du groupe mais il est encore trop tôt pour en tirer un bilan. Il faut attendre encore quelques années.
Planet : Comment voyez-vous son avenir au sein du groupe ? Pensez-vous qu’elle se retirera au profit de ses enfants ?
Elsa Conesa : Son avenir est difficile à prédire. Son aîné ne présente pas un intérêt particulier pour les affaires relatives au groupe mais peut-être que ses plus jeunes enfants, les jumeaux, auront envie de prendre la relève. En revanche, je ne sais pas si Margarita acceptera de céder sa place. Car, même si elle refuse de le dire, elle a pris goût au pouvoir. Cela lui permet de prendre une certaine revanche sur sa vie de femme au foyer".