Linky : les techniques des autres pays d’Europe pour l’éviterAFP
La France n'est pas le seul pays à ne pas vouloir du compteur type Linky. Dans toute l'Europe, des populations se mobilisent pour empêcher son installation.
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Compteur Linky : de nombreux pays d'Europe très récalcitrants ?

À Montélimar, le compteur Linky a été installé il y a un mois et demi. Le 1er aout, à 22h15, un feu s’est déclaré à l’endroit précis où il a été posé. S’il n’est pas en cause selon Enedis, filiale d’EDF chargée du réseau de distribution, il a très vite été suspecté et pointé du doigt par les habitants rapporte Le Dauphiné Libéré.

Il n’y a pas qu’en France que le compteur Linky suscite la méfiance où le rejet. Partout en Europe, des pays et des populations résistent, refusant la pose de compteurs intelligents et connectés. De nombreux États membres ne pourront pas remplir les objectifs fixés par l’Union Européenne, rappelle Ouest-France. "D’abord, il apparaît important de rappeler qu’il n’y a pas de contrainte européenne sur ce sujet. C’est une directive indicative, qui vise à inciter les États membres, mais qui n’obligent à rien. Quand des nations comme la France disent qu’elles sont obligées de le faire, c’est faux. Elles choisissent de l’imposer", explique Stéphane Lhomme, militant associatif français de la mouvance antinucléaire, ouvertement opposé au compteur connecté.

Quatre pays ont marqué leur opposition à la généralisation des compteurs de type Linky, indique un récent rapport de la Commission européenne, cité par le quotidien régional. Il s’agit de la Belgique, de la Lettonie, de la République Tchèque et de la Belgique. L’Autriche et l’Allemagne refusent également la pose. Six autres pays pourraient également avoir du mal à remplir les objectifs fixés par l’Union (compteurs intelligents généralisés à 80% en 2020 et à 100% en 2022). C’est le cas de la Pologne, de la Roumanie, de la Slovénie, mais aussi de la Hongrie, de la Bulgarie et de Chypre.

"En pratique la résistance s’organise de façon très disparate", détaille Stéphane Lhomme, brossant le portrait d’une résistance locale plutôt qu’internationale. "Tout cela est très éclaté et se fait de façon assez autonome. En France, l’opposition est très marquée ce qui n’est pas le cas en Italie, par exemple. C’est étonnant parce que l’Italie est un pays où le compteur connecté a été installé à 100% ou presque. Les Italiens se sont laissé faire. En Autriche, en revanche, la contestation se fait avec tellement de véhémence que le gouvernement recule. La mobilisation y est très forte. Quant à nos voisins d’Outre-Rhin, ils n’ont même pas à résister : l’installation du compteur ne s’y fait simplement pas", poursuit-il, non sans souligner le cas canadien. Des incendies y ont en effet été recensés après la pose de compteur Linky, indique 60 Millions de consommateurs.

Compteur Linky : pourquoi fait-il tant débat ?

"Chaque pays a ses propres raisons de refuser la pose du compteur type Linky. En Autriche, de nombreux citoyens évoquent le risque de captations de leurs données privées. En Allemagne c’est avant tout une problématique industrielle qui empêche l’installation du compteur. Le pays est divisé en Landers et doit composer avec un nombre conséquent de distributeurs et de gestionnaire réseaux, là où en France seul Enedis est mandaté pour cette mission. D’une façon générale, certaines motivations reviennent souvent : les gens veulent se protéger contre les ondes dégagées par le compteur, contre le vol de data ou contre les factures qui grimpe", résume le militant anti-Linky.

Toutefois, certains opposants ont fini par rendre les armes. C’est le cas du plat pays qui s’est désormais ravisé. Les trois grandes régions de Belgique (Wallonie, Flandre, Bruxelles) ont finalement voté pour l’installation du compteur type Linky. "Le prix de ces compteurs a diminué. Ils constituent l’une des réponses au défi de la transition énergétique", juge d’ailleurs le régulateur bruxellois de l’électricité. D’autres pays affichent "un fort taux de satisfaction" vis-à-vis de ce nouveau type de compteur, comme c’est le cas de la Suède, équipée à 99%. "Il prouve le leadership suédois sur le développement des villes intelligentes et basse consommation, comme Stockholm", indique Thierry Legrand, du site Les smartgrids.