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L'arnaque au faux accident revient en force. Persuadée d'avoir percuté un automobiliste-arnaqueur, une septuagénaire a été escroquée 1 400 euros la semaine dernière. 
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L’arnaque au faux accident : une victime raconte son histoire

Une technique vieille comme le monde remise au goût du jour. A Chaville (Hauts-de-Seine) le 30 mai dernier, une retraitée a été arnaquée près de 1 400 euros. L'escroc a réussi à lui soutirer l’argent en lui faisant croire qu’elle avait heurté sa voiture. Marie-Christine, 73 ans, témoigne au Parisien.

Mercredi dernier, alors que cette retraitée de l’enseignement rentre d'un rendez-vous médical, elle croise sur sa route un "gros véhicule" qu'elle est obligée de dépasser. En essayant de le doubler, Marie-Christine entend un léger choc. Un "homme baraqué" en sort et lui hurle qu’elle a soi-disant heurté sa voiture. Afin de procéder au constat, l’homme lui demande de se retirer dans une ruelle peu fréquentée. C’est là que la situation s’envenime.

L’escroc, toujours très énervé, assure à sa future victime avoir loué sa voiture à Europcar à Orly. Pire, il la prend par les sentiments en prétendant sortir de chimiothérapie et évoque ses nombreux enfants à charge. L'homme prétend même avoir un avion à prendre et devoir rendre la voiture tout de suite.

Arnaque au faux accident : "et là, j’ai eu peur pour ma peau"

L'escroc, qui avait tout prévu, lui montre l'étendu des dégâts et la preuve qu'elle avait bien heurté son véhicule : des traces marrons qu'il avait soigneusement placé. Dans l’urgence, la septuagénaire ne se rend pas compte de la supercherie et reste stupéfaite devant son escroc qui lui, prétend appeler Europcar. Alors qu’en réalité, c’est bien son complice au bout du fil.

"Il criait, m’a plaqué le téléphone sur l’oreille et j’entends 600 € pour la porte, 400 € pour l’aile, plus la main-d’œuvre… total plus de 1 700 €." Si elle lui répond que ce n’est rien, l’escroc n’hésite pas à monter d’un décibel. Au Parisien, Marie-Christine dit se souvenir avoir ressenti à ce moment-là de la culpabilité, mais aussi et surtout de la peur.

Arnaque au faux accident : "Là, je me suis dit que c’était n’importe quoi…"

Comme Marie-Christine avait oublié son portable ce jour-là, l’escroc a fait semblant d’appeler l’assurance de la retraitée. Au bout du fil, un complice lui assure qu’elle aura "un malus de 3 800 euros". "Là, je me suis dit que c’était n’importe quoi… Un malus ce n’est pas en euros !" 

L’homme, qui compte bien régler ça immédiatement, lui lâche qu’il se contentera de 1 400 euros sur les 1 700 euros annoncés au téléphone. Même si Marie-Christine tente de joindre son mari, c'est bien l'escroc qui feinte l'appel et la retraitée n'a pas d'autre choix que de s’exécuter.

Argent empoché, l’escroc file sans se retourner, "le coffre ouvert, comme dans un film". Plus tard, Marie-Christine comprend que de cette manière, il était impossible de relever sa plaque d’immatriculation. Quant à la prétendue trace sur sa voiture, il s’est finalement avéré que ce n’était que du simple scotch qui avait été arraché.

L’escroc à la technique bien huilée a, selon les informations du Parisien, fait une nouvelle victime. Dans le même secteur, il a frappé pas plus tard qu’une heure après l’altercation avec Marie-Christine.

Dans ce genre de situation, il est systématiquement préconisé de faire un constat et de refuser tout arrangement à l'amiable. Le mieux est de se rapprocher des services de police avec un signalement précis et un numéro de plaque d'immatriculation. Cela fait généralement fuir les escrocs et donne une piste aux enquêteurs.