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Une étude publiée dans le Harvard Theological review démontre qu'un papyrus, découvert en 2012, et qui laissait planer le doute sur la situation marital de Jésus, est authentique. Plus de détails.

Des scientifiques américains ont semé le trouble jeudi en affirmant l'authenticité, au travers d’une étude, d’un papyrus découvert en 2012 et qui laisse supposer que Jésus avait une femme. Les scientifiques datent son origine entre le VIè et le XI siècle.

C’est un tout petit bout de papyrus de 3,8 sur 7,6 cm qui sème le trouble dans le monde des chrétiens. Le document en question avait été découvert il y a deux ans et les 33 mots qui y sont inscrits en copte n’avaient pas manqué de susciter la controverse : "Et Jésus leur a dit, ma femme..." pouvait-on y lire. Ainsi, la question que les dogmes de l’Eglises avaient pourtant enterrée ressurgissait : Jésus était-il marié ?

C’est en 2012 qu’un collectionneur anonyme a contacté Karen King, professeure d’histoire à la "Harvard Divinity School" afin qu’elle traduise un papyrus trouvé en Egypte ou en Syrie. Une fois décrypté, de nombreux historiens en contestaient l’authenticité et le Vatican s’était montré plus que sceptique. Mais aujourd’hui, la donne est différente puisque les scientifiques ont analysés le document, l’encre ainsi que l’écriture et la structure grammaticale. Les chercheurs pensent donc que le papyrus est l’œuvre des "chrétiens anciens" et que le document est un authentique. " La composition chimique du papyrus et son oxydation correspondent à des vieux papyrus, comme celui de l'évangile de Saint Jean", précise l'étude.

Des doutes qui persistent

Pour certains historiens, l’étude ne démontre pas l’authenticité du papier, pas plus qu’elle ne démontre la réalité d’une épouse. Il serait en effet relativement facile de se procurer des feuilles de papyrus ancien. De plus, l’étude de l’encre qui a été effectuée permet simplement d’en donner la composition et non la datation. Surtout, ce sont "les erreurs grammaticales grossières" du texte qui soulèvent la suspicion chez les historiens. Enfin, l’anonymat du propriétaire renforce la méfiance.

Les voies du seigneur sont impénétrables dit-on…

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