Sur les 51 hommes poursuivis pour viols aggravés sur Gisèle Pelicot, un quart affirment avoir eux-mêmes subi des viols dans leur enfance.
"Je ne dirais que trois mots : intolérable, horrible, brutal". Alors que son mari est écroué depuis mercredi pour viols agravés sur plusieurs élèves de CP de l'école du Mas de la Raz de Villefontaine, son épouse s'est confiée au Dauphiné Libéré. Dans une interview publiée dans le quotidien, elle fait part de son désarroi face aux faits reprochés à son mari, et dit se sentir coupable de n'avoir rien suspecté. "Je culpabilise car je n’ai rien vu. Comment n’ai-je ne rien pu voir en 18 années de vie commune ?" s'interroge-t-elle. "En vivant à ses côtés, en partageant sa vie, j’étais censée être la première à voir que quelque chose n’allait pas, mais je n’ai rien vu".
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"Je réalise seulement maintenant qu'il m'a raconté des mensonges"
Elle explique que ce n'est que mardi dernier, après avoir été interrogée par les enquêteurs, qu'elle a pris toute la mesure de la situation. Egalement interrogée sur la condamnation de son époux en 2008 pour recel d'images à caractère pédopornographique, elle avoue ne réaliser "seulement maintenant qu’il (lui) a raconté des mensonges à l’époque". Jeune maman de deux bébés prématurés, elle explique que sa priorité était alors ses enfants. "Ils sont restés hospitalisés plusieurs mois, j’étais tous les jours auprès d’eux à Lyon. C’est dans cette période que mon mari a été placé en garde à vue à La Tour-du-Pin puis convoqué au tribunal de Bourgoin-Jallieu" raconte-t-elle. "Mon mari m’a dit que les gendarmes lui avaient proposé de reconnaître afin d’être libéré le plus vite pour nous rejoindre à l’hôpital. Il m’a alors raconté que ce n’était pas lui qui avait consulté les photos, mais d’autres internautes en m’assurant que la connexion wifi de la maison n’était pas sécurisée".
"Il y a eu un dysfonctionnement"
Interpellé ce lundi et mis en examen ce mercredi pour viols agravés, agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans et détention d'images pédopornographiques, le directeur décole, âgé de 45 ans, a de son côté reconnu les faits pour neuf enfants. Mais les enquêteurs ont reccueilli 14 nouveaux témoignages de parents inquiets. Dans une interview accordée au Parisien, Najat Vallaud-Belkacem, reconnait qu' "il y a eu un dysfonctionnement". "Nous avons (avec Christians Taubira) diligenté immédiatement une enquête administrative conjointe. Nos deux inspections ont pour but d’interroger aussi bien le fonctionnement de l’Education nationale que de la Justice" indique la ministre de l'Education nationale, et promet que "les manquements éventuels seront sanctionnés".