"Il me faut beaucoup plus" : 4 000 euros de retraite par mois ne suffisent pas à cet ex-ministreAFP
Ancien ministre de l'Education nationale, Luc Ferry était l'invité de "L'instant de Luxe", sur Non Stop People. Il y a notamment parlé de sa retraite, plus conséquente que celle d'une majorité de Français… Et de ses difficultés financières.
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Peut-on s'en sortir, en France, avec 4 000 euros de retraite mensuelle ? Visiblement pas si l'on s'appelle Luc Ferry et que l'on a été ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et de la Recherche entre 2002 et 2004. En effet, l'ancien professeur a fait part de ses inquiétudes et de ses difficultés financières aux journalistes de Non Stop People, le mercredi 5 mai 2021, qui l'avaient invité à participer à l'émission "L'instant de Luxe", rapporte Capital. L'homme politique, qui s'est cependant retiré de la vie publique française, y dit ne pas arriver à vivre correctement. 

Pourtant, assurent nos confrères, il n'apparaît a priori pas à plaindre : en tout et pour tout, il perçoit environ 4 000 euros mensuels, dont 3 200 proviennent de sa retraite de professeur des universités. Il touche également, affirme-t-il, "une retraite du conseil économique et social", dont le montant s'établit à environ 800 euros par mois. Sans oublier, bien sûr, les droits d'auteurs auxquels il a droit, du fait des ouvrages qu'il a rédigés. Il n'a cependant pas tenu à préciser leur montant. 

Luc Ferry peine à s'en sortir avec 4 000 euros par mois : ses déclarations très polémiques

Aveugle, peut-être, à la polémique que pourrait déclencher de tels propos, Luc Ferry n'hésite pas à étaler la réalité de sa situation dans le cours de l'interview. Le présentateur de l'émission l'interroge donc davantage et lui demande s'il parvient à vivre convenablement avec de tels revenus, pourtant largement au dessus de la moyenne des retraités Français qui perçoivent une pension d'environ 1 500 euros, rappelle Planet. "Évidemment pas", assène sans ambages l'ancien ministre avant d'ajouter du tac-au-tac : "Il me faut beaucoup plus". "Les gens me disent, vous vous avez quand même votre retraite de ministre. Mais il n'y a rien du tout. Non seulement on a pas de retraite de ministre, mais quand on est ministre, on cotise soi-même, voilà. Donc j'ai zéro", a-t-il aussi avancé.

Mais une question demeure : comment, avec de tels revenus, Luc Ferry peut-il rencontrer des difficultés ? Où passent ces 4 000 euros mensuels que tant de Françaises et de Français aimeraient aussi toucher ?

Luc Ferry n'arrive pas à vivre avec 4 000 euros de retraite par mois : ce qu'il fait vraiment de tout cet argent

Ce n'est a priori pas par amour des Yachts ou par goût prononcé du luxe que Luc Ferry peine aujourd'hui à joindre les deux bouts, poursuivent les journalistes de Capital. Ainsi qu'il l'explique sur le plateau de Non Stop People, c'est parce qu'il a contracté un large emprunt de 200 000 euros pour venir en aide à ses très chères filles, respectivement âgées de 20 et 21 ans.

"Mes filles sont dans des écoles qui sont extrêmement chères, j'ai notamment une fille qui est à l'école hôtelière de Lausanne et donc j'ai fait un gros, gros emprunt pour payer leurs études", déclare l'ancien ministre, non sans insister sur l'amour qu'il leur porte : "Mes filles sont les êtres que j'aime évidemment le plus au monde, je fais tout pour elle". Une raison touchante, certes, mais qui n'a visiblement pas suffi à émouvoir les Françaises et les Français qui ont, eux aussi, du mal avec leurs fins de mois et doivent composer avec de moindres revenus.

Certains n'ont d'ailleurs pas manqué de pointer du doigt les sévères incohérences d'un homme politique qui, en réponse à la précarité des autres, n'hésite pas à les encourager à se serrer la ceinture…

Luc Ferry et ses difficultés avec une retraite de 4 000 euros par mois : les autres devraient-ils faire des efforts ?

En effet, en avril 2019, le philosophe signait une tribune dans Le Figaro, dans laquelle il évoquait la question de la précarité des travailleurs au Smic. Il s'offusquait alors de l'idée que l'on puisse augmenter ce revenu minimum à 2 000 euros mensuels, de crainte que cela n'entraîne des faillites d'entreprises.

"On demande ici du pouvoir d'achat, là une fiscalité plus juste (ce qui veut dire en général: punitive pour les riches, même si c'est nuisible pour tout le monde), mais aucune réponse sérieuse n'est possible à court terme. On ne va pas augmenter le smic à 2000 euros net, pas même à 1500, sauf à provoquer des faillites en série. Baisser la TVA sur les produits de première nécessité pourrait aller vite, mais c'est oublier qu'un impôt n'a pas pour unique finalité d'égaliser les conditions. Il sert aussi à remplir les caisses de l'État", assénait-il à l'époque, taxant de démagogue celles et ceux qui envisageaient de telles solutions. Avant, donc de les inciter à "faire des efforts". De quoi ulcérer certains internautes, dont des députés La France Insoumise…

L'ancien ministre a tout de même tenu à répondre, indique le compte Twitter "Balance Ton Média", qui diffuse un extrait vidéo faisant suite à la polémique. "Je ne suis pas un nabab, je ne me plains absolument", affirme le philosophe, qui souhaiterait que l'on sorte "de ce monde de merde" et que l'on arrête de "l'emmerder avec ça". "J'ai le droit d'avoir ma retraite", insiste-t-il, non sans rappeler qu'il n'a "rien volé à personne".

https://twitter.com/BalanceTonMedia/status/1390013857498865666