AFP
Depuis le mois de février, c'est un furieux bras de fer qui se joue à l'Elysée. Emmanuel Macron souhaite sortir les journalistes du palais, qui refusent.
Sommaire

Emmanuel Macron déplace les journalistes hors de l'Elysée

Oui mais non. Depuis des mois maintenant, Emmanuel Macron et ses équipes ferraillent avec les journalistes de l’Elysée. Tout commence au début de l’année, quand l’entourage du président de la République fait savoir que la salle de presse du palais sera déplacée en dehors.

Sur le papier, le chef de l’Etat assure qu’il s’agit de répondre à une recommandation de la Cour des comptes dans le cadre d’un rafraichissement des lieux. Sans plus de précision. Résultat, le pool de journaliste serait recasé dans une annexe, rue de l’Elysée.

L’Association de la presse présidentielle fait immédiatement savoir son opposition à ce projet dans un communiqué : une entrave à son travail. Ont accès à cette salle, les agences de presses ainsi que certaines journalistes accréditées. 

Emmanuel Macron : un contexte pas toujours facile avec la presse

Cette décision intervient dans le cadre d’une relation tendue entre Emmanuel Macron et les médias. Alors que lors de ces vœux le président a fait de sa volonté d’instaurer une "saine distance" avec la presse cette dernière accuse la communication, incarnée par Sibeth Ndiaye, de vouloir verrouiller les médias. Dans Vanity Fair, des témoignages accusent cette dernière d’avoir monté les journalistes les uns contre les autres, opposant ceux ayant traditionnellement accès à cette salle de presse et ceux des journalistes de chaîne d’info en continu, forcés de rester dehors. Le projet est lancé. En juillet, Sibeth Ndiaye fait visiter les lieux qui doivent alors être rénovés. Le coût n’a jamais été confirmé mais la somme de 800 000 euros a circulé.

Face à la décision d’Emmanuel Macron : la presse lance un ultime appel

En octobre, le sujet revient sur la table à mesure que l’emménagement approche. Mercredi, l’Elysée confirme le déplacement de la salle de presse dans un communiqué où il est également fait mention d’une trentaine de postes. Le palais évoque le besoin de place pour les plus de 800 personnes travaillant au 55 rue du Faubourg Saint-Honoré. Les journalistes auront déménagé d’ici la fin de l’année.

De son côté, la presse présidentielle réagit à nouveau par voie de communiqué. Elle explique qu’aucune concertation n’a eu lieu malgré ce qu’assure la présidence. "Nous ne comprenons pas en quoi la présence non intrusive de journalistes au coeur du palais dérange à ce point, sachant qu'il a toujours été loisible à l'occupant de l’Elysée de soustraire à la vue des journalistes ses visiteurs du jour ou du soir, la frontière entre la cour et l’ensemble des services de l’Elysée étant parfaitement étanche. Nous ne comprenons pas non plus pourquoi ces 55 m2 sont indispensables au point de piétiner une tradition de transparence jamais démentie sous la Ve République", écrivent-ils en comparant cette décision à Donald Trump.

Pas question de s'avouer complètement vaincus vraisemblablement.