Electricité : levée des grèves, froid à venir... À quoi s'attendre en novembre ?
RTE craignait cette semaine des "conséquences lourdes" en cas de prolongation des grèves dans les centrales nucléaires. Alors que syndicats et direction d'EDF viennent de trouver un accord, à quoi faut-il désormais s'attendre ? Le mois de novembre est-il toujours menacé ? On fait le point.

Une course contre la montre. On le sait, un déficit d'électricité est possible cet hiver et la situation est loin d'être optimale alors que les mois les plus froids n'ont pas encore commencé. Depuis la fin de l'été, le gouvernement appelle les Français à la responsabilité, leur demandant de réduire leur consommation électrique par des gestes simples : éteindre les lumières en quittant la pièce, ne pas chauffer son logement à plus de 19°C, décaler l'usage de ses appareils électroménagers... La liste est longue. Sommes-nous de bons élèves ? 

Coupures d'électricité : désactivations temporaires et délestages tournants ?

Comme l'a expliqué RTE à Planet, une baisse de la consommation de 3% à 4% a été observée au mois de septembre, ce qui est un bon début mais qui ne suffira pas en cas de fortes tensions sur le réseau électrique. Si la demande est trop importante cet hiver, le gouvernement envisage un recours aux "délestages tournants", c'est-à-dire des coupures provisoires du réseau électrique, pendant deux heures au maximum et à des horaires bien définis. Cité par franceinfo, le ministère de la Transition énergétique précisait alors qu'ils auraient lieux "là où c'est le plus efficace pour le réseau et le maintien d'alimentation du système et de manière à toucher les usagers les moins prioritaires". 

Il s'agit du scénario du pire, car d'autres leviers peuvent être actionnés avant. C'est notamment le cas des désactivations temporaires et ciblées, d'après un arrêté publié à la fin du mois de septembre. Selon ce texte, Enedis est autorisé à désactiver temporairement le signal d'enclenchement des usages électriques pilotés de certains de ses clients. Comme Planet vous l'expliquait, il s'agit des usagers disposant d'un compteur Linky avec un contrat heures creuses dont une partie se situe à la mi-journée, soit entre 12 heures et 14 heures. Chez ces derniers, en cas de besoin, Enedis pourrait donc suspendre l'alimentation électrique du cumulus durant deux heures. Un arrêt sans conséquence pour les particuliers.

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Faut-il s'attendre à de telles coupures durant les prochaines semaines ? L'hiver n'a pas encore commencé, mais RTE a récemment revu ses prévisions pour le mois de novembre, évoquant des "conséquences lourdes" en cas de prolongement de la grève dans le nucléaire. Consultez les dernières annonces.

Des inquiétudes pour le mois de novembre

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Des inquiétudes pour le mois de novembre

Plus tôt cette semaine, RTE s’inquiétait d’un prolongement de l’arrêt de nombreux réacteurs, expliquant auprès de Planet : "La disponibilité nucléaire en France est faible cet hiver, c’est même la plus faible historiquement. Si on ajoute à cela des prolongations des grèves, donc des arrêts des réacteurs, ça empirera la situation".

L’entreprise donnait alors l’alerte pour le milieu du mois de novembre, à cause d’un possible refroidissement de la météo, craignant "des risques de tension sur le système électrique cet hiver". "On pourrait manquer de production pour répondre à la demande", ajoutait RTE auprès de notre site. 

Le parc nucléaire en-dessous de ses capacités estimées

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Le parc nucléaire en-dessous de ses capacités estimées

Mercredi 19 octobre, le parc nucléaire français disposait d’une capacité disponible estimée à 45,71%, contre une estimation à plus de 56% à la fin du mois de septembre, selon des chiffres dévoilés par l’Agence France-Presse et cités par Sud-Ouest. En comptant les maintenances et les mises à l’arrêt, ce sont près de la moitié des réacteurs du parc français (27 sur 56) qui sont à l’arrêt.

Les redémarrages débutés ces dernières semaines ont été ralentis par les mouvements au sein des centrales nucléaires. L’AFP, citée par le quotidien local, explique : "L’objectif d’EDF est de continuer les redémarrages afin d’atteindre une disponibilité maximale de 96% le 1er février, avant de nouveaux arrêts pour maintenance". 

Vers la fin des grèves ?

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Vers la fin des grèves ?

Cette semaine, les mouvements de grève débutés le 13 septembre touchaient 11 centrales nucléaires sur les 18 qui existent en France. Comme l’explique Midi Libre, la direction d’EDF et les syndicats sont parvenus vendredi soir à un accord salarial, qui doit encore être soumis à la consultation du personnel. Un vote doit donc être organisé sur chacun des sites en grève, afin de décider la poursuite de la grève ou non. Les syndicats représentatifs ont désormais jusqu’au jeudi 27 octobre pour valider l’accord. Le mouvement a d'ores et déjà été levé dans plusieurs des infrastructures, dont celle de Gravelines (Nord), la plus importante de l'Hexagone.

Une meilleure situation pour le mois de novembre ?

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Une meilleure situation pour le mois de novembre ?

La levée des grèves dans plusieurs centrales nucléaires peut-elle améliorer la situation pour le mois de novembre ? Dans ses dernières prévisions, RTE alertait sur "une disponibilité inférieure au scénario central durant la première partie du mois de novembre à minima". La mise à l’arrêt de certains réacteurs va en effet devoir être prolongée de deux à trois semaines, ce qui amène donc au début du mois de novembre dans les centrales où le mouvement vient de se terminer. Dans celles où il pourrait être prolongé, il faudra décaler une nouvelle fois ces redémarrages.

Une météo plus fraîche que prévue en novembre ?

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Une météo plus fraîche que prévue en novembre ?

Si le risque de tension est modéré pour les deux à trois prochaines semaines, c’est aussi parce que le temps est doux – voire anormalement chaud pour un mois d’octobre ces jours-ci – ce qui conduit à une baisse de la consommation électrique en France. Un scénario favorable qui pourrait ne pas durer, à en croire les prévisions de La Chaîne météo pour les quatre prochaines semaines.

Le site spécialisé évoque, pour la semaine du 14 au 20 novembre, l’arrivée possible d’un "air plus froid" : "Les conditions anticycloniques pourraient se renforcer sur le nord de l’Europe avec la mise en place d’un flux d’est beaucoup plus frais sur la partie nord de la France". Résultat, "les températures pourraient enfin passer un peu en dessous des normales de saison" par endroits. Qui dit baisse des températures, dit hausse du chauffage et donc de la consommation électrique… Le réseau sera-t-il assez solide pour tenir ?

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