Dents, bijoux… Ils dépouillent vos morts et revendent leurs objets à prix d’orIllustrationIstock
Plutôt que de braquer des vivants ou de cambrioler des appartements, certains voleurs préfèrent s'en prendre aux défunts et à leurs sépultures. Ces fossoyeurs seraient même devenus coutumiers du fait… Au point d'empocher des milliers d'euros.

Ils dépouillent vos morts : un butin estimé à au moins 10 000 euros

Trois hommes, dont un fossoyeur, comparaissaient ce jeudi à Bobigny pour ce motif. Ils ont violé les sépultures de nombreux individus enterrés à Pantin (Seine-Saint-Denis), raflant le moindre objet qui avait un tant soit peu de valeur : dent en or, gourmette, collier, bagues… Tout ce qui pouvait être prélevé l’a été, à en croire BFMTV.

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Les trois comparses ont été appréhendés par une patrouille de police en novembre 2012 à 2h40 du matin. Ils étaient équipés de gants, de lampes frontales et d’une barre à mine, ce qui a suffi à interpeller les forces de l’ordre. C’est en les fouillant que les gardiens de la paix découvrent que l’un d’entre eux est fossoyeur et en possession d’un petit sac contenant onze dents en or. Toutes sont recouvertes de terre fraîche. Il en camoufle d’autres, ainsi que des bijoux et une balance électronique, dans son véhicule.

Ce fonctionnaire est soupçonné d’avoir monté, à l’aide de 5 autres acolytes, un véritable trafic en revendant son butin à diverses bijouteries parisienne. Il travaillait apparemment à son compte, mais aussi à celui de ses collègues, moyennant une commission. Entre 2009 et 2012 il aurait ainsi amassé plus de 10 000 euros. Il est aujourd’hui poursuivi pour "violation de sépulture" et "vol aggravé". Les deux hommes avec qui il a été retrouvé ne le sont que pour "vol aggravé". Ils ont affirmé s’être servis au moment où ils nettoyaient, sur ordre de leur hiérarchie, les concessions "tombées en déshérence", qui appartiennent à la Ville de Paris.

Ils dépouillent vos morts : une pratique courante dans la profession ?

À en croire les fossoyeurs eux-mêmes, de telles pratiques seraient "habituelles" dans la profession. C’est en tout cas ce qu’explique Yves Crespin, l’avocat chargé de la défense du principal détenu, comme le rapporte La Dépêche. "Il ne s’agit pas d’un vol", argumente-t-il également, en se basant sur la définition pénale du vol qui correspond à une "soustraction frauduleuse de la chose d’autrui". Or, selon lui, la Ville de Paris n’aurait "aucun droit" sur les objets récupérés.

Pour autant, il n’est pas inenvisageable que ce fossoyeur et ses complices soient condamnés. Ce ne serait en tout cas pas la première fois. En 2000, sept individus ont écopé de deux ans de prison, dont deux mois ferme, pour "violations de sépultures, vols et atteintes à l’intégrité des cadavres". Quatre autres ont ensuite été mis en examen pour des motifs comparables en 2013. Ils allaient jusqu’à récupérer les stèles pour les revendre.