Delphine Jubillar :AFP
Un homme s'est accusé du meurtre de Delphine Jubillar à sa femme, avant d'être auditionné puis relâché. Les avocats de Cédric Jubillar regrettent que cette piste n'ait pas été "assez exploitée".
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Des pistes inexploitées ? La disparition de Delphine Jubillar, dans la nuit du 15 au 16 décembre derniers, reste un mystère, même sept mois après les faits. Pour les gendarmes et les magistrats instructeurs, Cédric Jubillar fait figure de principal suspect, car il est la dernière personne à avoir vu sa femme en vie ce soir-là. Il a été mis en examen pour "homicide volontaire par conjoint", mais conteste toute implication dans la disparition de sa femme et reste présumé innocent jusqu’à preuve du contraire.

Affaire Jubillar : des alibis qui n'ont pas été vérifiés ?

Placé en détention provisoire depuis un mois, le trentenaire doit rester en prison, la demande de ses avocats ayant été rejetée par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse (Haute-Garonne). Alors que le plus grand secret était maintenu autour du dossier entre les mois de décembre et juin, des informations sont désormais livrées au compte-goutte dans la presse et éclairent l’affaire d’un nouveau jour. Les enquêteurs pensent avoir accumulé assez d’éléments qui convergent vers Cédric Jubillar, mais ses conseils en ont rejeté certains. Ils s’étonnent notamment que certaines pistes n’aient pas été fouillées en profondeur durant l’enquête.

Si la théorie d’un départ volontaire a rapidement été mise de côté, Mes Alary, Franck et Martin s’étonnent que la piste d’un rôdeur ou d’un délinquant n’ait pas été plus approfondie. On sait déjà que les personnes inscrites au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS) et résidant dans les environs ont été interrogées.

Pourtant, selon les avocats de Cédric Jubillar, leurs alibis n’auraient pas été vérifiés, ce qui, pour eux, ne permet donc pas de refermer complètement ces hypothèses de travail. Ils s’étonnent également des aveux d’un homme qui n’ont pas été retenus par les gendarmes, car il aurait agi pour faire peur à sa compagne… Que sait-on de cette piste et de cette femme ?

Affaire Jubillar : la piste des aveux pas assez fouillée ?

Cette piste n’a-t-elle pas été assez prise au sérieux par les enquêteurs ? Interrogé par Femme actuelle, Me Jean-Baptiste Alary – avocat de Cédric Jubillar depuis le début de l’affaire – affirme qu’elle a été "inexplorée" : "On a quand même un homme qui a écrit à sa femme en s’accusant du meurtre de Delphine Jubillar. Ils l’ont auditionné, et il a dit qu’il avait fait ça simplement pour faire peur à son épouse. Il a dit qu’il était ce soir-là avec sa compagne actuelle, dont il a donné le nom. Cette dernière n’a même pas été auditionnée. On n’a pas vérifié si son téléphone bornait, on n’a pas regardé les pneus de sa voiture, on n’a pas fait de perquisition chez lui". Le conseil de Cédric Jubillar regrette également qu’une autre possibilité n’ait pas été fouillée en profondeur…

Affaire Jubillar : "Albi est à deux heures de route de l'Espagne"

En sept mois d’investigations, les enquêteurs n’ont trouvé aucune trace de Delphine Jubillar. Auprès de Femme Actuelle, Me Jean-Baptiste Alary s’étonne que "la piste du départ volontaire" n’ait pas non plus été exploitée. "Albi est à deux heures de route de l’Espagne et ils n’ont même pas été demander les vidéos du péage", explique-t-il à nos confrères, soulignant que la jeune femme "aurait pu partir en Espagne de gré ou de force".

Dénonçant une enquête à charge contre son client, l’avocat de Cédric Jubillar estime que les gendarmes "sont en train d’essayer de maquiller le vide sidéral de leur dossier". "Tout cela est savamment orchestré par la gendarmerie nationale. Ils sont entrés dans une guerre de communication à laquelle nous ne pouvons pas répondre et qui est extrêmement déplacée", conclut-il.