Décès de Mary Higgins Clark : retour sur les drames familiaux qui ont façonné le style de l’écrivaine à succèsCopyright : Simon and Schusterabacapress
Son éditeur, Simon and Schuster, vient d'annoncer la mort de la "reine de suspens", ce 1er février 2020. Ses best sellers, elle les doit en partie aux drames qu'elle a vécus. Selon la célèbre autrice américaine, le pire peut toujours arriver. C'est d'ailleurs cet instant où tout bascule qu'elle aimait décrire dans ses récits. Voici son histoire.
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La "reine du suspense" s’est éteinte à l’âge de 92 ans. Mary Higgins Clark, l'une des écrivaines les plus vendues au monde, est partie "entourée par sa famille et ses amis", a annoncé ce samedi 1er février au matin son éditeur Simon and Schuster. La romancière, originaire de New-York est décédée à Naples, en Floride.

https://twitter.com/simonschuster/status/1223430925792563205?s=20

"C'est avec une profonde tristesse que nous disons au revoir à la 'Reine du suspense'", a posté l'éditeur sur son compte Twitter. "Elle est décédée paisiblement (...) entourée de sa famille et d'amis."

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Il rappelle également que "Mary Higgins Clark a écrit trente-huit romans à suspense, quatre recueils de nouvelles, un roman historique, et également deux livres pour enfants". Ses livres se sont arrachés à plus de 100 millions d'exemplaires dans le monde, dont plus de 80 millions seulement aux États-Unis, rapporte le Huffingtonpost.

Mary Higgins Clark : la romancière était très populaire en France

Son fulgurant succès l’a rendu célèbre aux quatre coins du monde avec de nombreux ouvrages comme La Maison du guet, La Clinique du Docteur H. ou bien Douce Nuit, qui ont souvent été adaptés à la télévision ou au cinéma. Mary Higgins Clark surprend également en publiant Trois jours avant Noël, un polar co-signé avec sa fille Carol, avec qui elle en publiera quatre autres.

L'écrivaine était aussi très populaire en France. Elle a même reçu le Grand Prix de littérature policière en 1980 et le Prix Littéraire au Festival du Film de Deauville 1998. En 2000, le ministre français de la Culture l’a nommée Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres.

Son plus grand succès ? "La maison du guet", en 1975. Il a fait d’elle une millionnaire. Pourtant, la romancière n’a pas toujours connu l’opulence. La vie ne l’a en effet pas épargnée. Les épreuves qu’elle a rencontrées ont d’ailleurs eu une influence considérable sur son œuvre littéraire.

Mary Higgins Clark : des best sellers influencés par ses drames familiaux

Le virus de l'écriture, l’autrice l’a attrapé à l'âge de 7 ans, les Irlandais étant souvent "des conteurs-nés". Ce sont néanmoins des drames familiaux qui l’ont convaincue que le pire peut toujours arriver. Ce qu’elle aime le plus décrire dans ses livres ? Ce moment particulier où tout bascule.

"J’écris sur des femmes qui ont trouvé la force de surmonter leurs difficultés. Elles ne sont pas sauvées par un prince sur un cheval blanc. En ce sens, j’écris un peu sur moi", confiait-elle à France Inter en novembre dernier.

Son secret est ainsi dévoilé : son goût pour le suspense et les meurtres, elle le puisant dans ses expériences personnelles douloureuses. Dans La nuit du renard, elle écrivait d’ailleurs : "Ne jamais juger les gens. Vous ne savez pas quel chagrin les déchire au fond d’eux-mêmes", rappelle franceinfo.

Qu’a-t-elle dû traverser au cours de sa vie ?

Mary Higgins Clark : son père et son mari sont morts d’une crise cardiaque

Très jeune, la romancière a dû fait face à la mort. Une crise cardiaque a emporté son père lorsqu'elle n’avait que 10 ans. Sa mère, devant dès lors élever seule ses trois enfants, est contrainte de partager sa maison avec des locataires. Mary Higgins Clark doit donc travailler très jeune comme standardiste dans un hôtel puis dactylo pour aider sa famille.

Jeune fille, elle a également perdu son frère aîné, décédé brusquement d’une méningite ainsi que son neveu de 15 mois, tombé d’une fenêtre.

Elle se marie ensuite à 20 ans, et devient hôtesse de l'air pour la Pan Am. Elle cesse de parcourir le monde pour élever ses enfants tout en continuant d'écrire, dans sa cuisine de 5 à 7 heures du matin, avant l'heure de l'école. Mais son mari meurt brusquement d'une crise cardiaque à l'âge de 44 ans, la laissant veuve avec cinq enfants à charge, à 35 ans.

Si elle redevient dactylo, elle rêve toujours secrètement de vivre de sa passion, l’écriture. Après des nouvelles, des feuilletons pour la radio, une biographie de George Washington, publiée mais sans succès, elle décide de se lancer dans le roman policier. Le franc succès rencontré incite alors Albin Michel, son éditeur français, à concevoir une collection Spécial Suspense.

"Gagner à la loterie, rend heureux un an, faire ce que l'on aime rend heureux toute une vie". Dans ses mémoires, Entre hier et demain (2003), celle qui, depuis 1996 est l'épouse de l'influent homme d'affaires John Conheeney, assurait qu’elle écrirait jusqu’à sa mort.