Barrage de "gilets jaunes" à Muret près de ToulouseAFP
Les mobilisations des ‘'gilets jaunes'' sont comme la plupart des mouvements aujourd'hui, massivement relayées sur les réseaux sociaux. Sauf que cela entraîne aussi un certain nombre de fausses informations.
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Intox en marges des gilets jaunes : la France sans Constitution ?

Depuis le début de la mobilisation le 17 novembre, une fausse nouvelle a rapidement prix de l’ampleur. Cette dernière, très relayée sur Facebook notamment, assure que la France n’a plus de Constitution depuis le 1 er janvier 2017 et que l’élection d’Emmanuel Macron ainsi que toutes les lois votées depuis sont illégales. L’intox se base sur un décret signé par Manuel Valls dans lequel le fonctionnement des juridictions était soumis à la vérification de performance du ministère. La Cour de cassation avait estimé qu’il s’agissait d’une rupture de la tradition républicaine, plaçant l’ordre judiciaire sous tutelle du gouvernement.

Sauf que tout cela n’a rien à voir avec la Constitution, qu’un décret ne peut par ailleurs pas modifier. En outre, le décret en question a été annulé en mars 2018 au motif qu'il ne respectait pas l'indépendance de la Cour de cassation. 

Intox en marges des gilets jaunes : un mouvement d’extrémistes

Si le 17 novembre a été perçu comme un mouvement citoyen et apolitique, il n’en est pas de même pour les mobilisations qui ont suivi. Plusieurs fois, les gilets jaunes ont été accusés d’être un mouvement d’extrême droite. Une accusation qui prenait pour fondement des agressions racistes ou propos homophobes lors de blocages, ou le soutien de certains élus. 

Les violents affrontements qui se sont déroulés sur les Champs-Elysées ont d’autant plus nourris cette vision. Chacun accusant tour à tour extrême gauche et extrême droite. Sauf que si ces deux côtés étaient bien là, il s’avère que les personnes interpellées ne présentent pas vraiment l’un ou l’autre profil. Comme le relate Le Figaro, aucune n’étaient fichées à l’ultragauche ou l’ultradroite, et il s’agirait plutôt de personnes suiveuses, originaires de province et sans antécédent judiciaire.

Grave ironie, la rapporteure de la loi relative à la lutte contre les fausses informations, Naïma Moutchou,  s’est mise dans une position délicate en relayant elle-même un tweet erroné. Ce dernier dénonçait un prétendu salut nazi lors des manifestations aux Champs-Elysées. Or, le son de la vidéo, montre clairement que l’homme en question crie "Avé Macron". Depuis, Naïma Moutchou a retiré son tweet.

Emmanuel et Brigitte Macron en train de faire la fête

Emmanuel Macron est au cœur des revendications des gilets jaunes qui n’hésitent pas à scander "Macron démission". Or, récemment, le président et son épouse, Brigitte Macron, ont eux aussi été visés par une fausse information, une vidéo en l’espèce. Cette dernière montre les deux époux en train de s’amuser lors de festivités. Le couple s'essaie même à plusieurs pas de danse. La publication qui a circulé sur les réseaux sociaux affirme que la séquence a été tournée le 15 novembre 2015 et a été partagé plus de 180 000 fois.

Il n’en est rien. Cette vidéo, Planet vous en avait déjà parlé… le 12 octobre ! La vidéo montre en fait Brigitte et Emmanuel Macron en train de danser en marge d’une visite en Arménie.

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Intox en marges des gilets jaunes : de fausses photos circulent

Diverses mobilisations ont donné lieu à des échauffourées violentes avec les forces de l’ordre. Ce fut par exemple le cas ce samedi à Paris, avec en outre la présence de casseurs. Sur les réseaux sociaux, certains n’hésitent pas à faire circuler des photos choquantes, assurant qu’elles ont été prises lors de ces affrontements avec les forces de l'ordre. Comme vous l’expliquait Planet, c’est notamment le cas d'une photo présentant une dame âgée saignant du crâne et tout de même partagée près de 30 000 fois sur Facebook.

L'image a en fait été prise le 1er mai 2016 où des affrontements avaient éclaté en marge du traditionnel défilé pour la Fête du travail, à Paris.

De la même façon, contrairement à ce que plusieurs rumeurs circulant sur les réseaux sociaux ont pu affirmer, il n’y a pas eu de mort samedi sur les Champs-Elysées.