Confinement : les femmes et les hommes le vivent différemmentAFP
Le confinement, entrée en vigueur le 17 mars dernier à midi, chamboule les habitudes des ménages français. Un récent sondage inquiète d'ailleurs Marlène Schiappa. Voici pourquoi.

Contraints de rester à la maison du fait de la pandémie de Covid-19, les Français changent leurs habitudes. Les hommes et les femmes ne semblent d’ailleurs pas vivre le confinement de la même manière. Selon un sondage réalisé les 8 et 9 avril par l'Institut Harris Interactive à la demande de Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, cette mesure stricte a des conséquences sur la répartition des tâches ménagères et l’accompagnement scolaire des enfants, également assignés à résidence. 58% des femmes estiment aujourd’hui s’occuper davantage des tâches domestiques que leur conjoint, en cette période particulière. Dans une interview accordée au Point, Marlène Schiappa avoue ainsi craindre un "épuisement silencieux" des femmes.

"Je n'ai pas été surprise" par ce chiffre, déclare-t-elle, tout en soulignant, toujours à partir des résultats du sondage, que "54 % des femmes consacrent plus de deux heures par jour aux tâches domestiques ou éducatives, contre seulement 35 % des hommes".

"Statistiquement, les femmes et les hommes ne vivent donc pas le même confinement", assure la secrétaire d'État.

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Confinement : la "charge mentale" des femmes est "démultipliée"

Elle précise également que si "la fin de la cantine a un impact négatif sur le budget des familles les plus modestes [...] dans 63% des familles, les repas sont principalement préparés par les femmes pendant le confinement". La vaisselle générée tout comme les courses, sont également pris en charge par les femmes, le plus souvent.

Elle estime ainsi une "charge mentale démultipliée"." Ce sont en majorité les femmes qui gèrent les plannings, entretiennent le lien avec les enseignants, règlent les disputes entre les enfants", détaille Marlène Schiappa tout en notant que "la majorité des aidants familiaux sont des aidantes".

La secrétaire d'État craint alors "un épuisement silencieux de nombreuses femmes à la sortie du confinement, par accumulation de tâches professionnelles et domestiques".