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L'association des maires de France en appelle à une mobilisation nationale pour sauvegarder les services publics. Sur le terrain, les communes se débrouillent comme elles le peuvent en instaurant des mesures exceptionnelles.

Va-t-on vers une fronde des élus locaux ? En tout cas, dimanche dernier à Givors, dans la banlieue de Lyon, il y avait un petit air de jacquerie.

Sur la place de la mairie trônait une réplique de guillotine entourée d’une vingtaine d’élus communistes tous coiffés de bonnets phrygiens comme au temps de la Révolution française. Une action symbolique dans le but de protester contre l’Etat qui "décapite les communes" en baissant ses dotations aux communes.

Une campagne nationale de sensibilisation bientôt dans toute la France

Une situation inacceptable pour l’Association des maires de France (AMF) qui estime la baisse des dotations de l’Etat à 12,7 milliards d’euros sur trois ans, soit 28 milliards cumulés d’ici 2017. Dans un communiqué, l’AMF estime que la baisse des dotations aux communes a entraîné en 2014 "une perte sèche de 4,3 milliards pour le tissu économique local, avec pour conséquence la suppression d’emplois et de services à la population".

C’est ainsi que le 28 mai dernier, le sénateur-maire Républicains, et président de l’AMF, François Baroin, s’est rendu à Matignon pour rencontrer le Premier ministre et lui faire part de la situation. En réponse, Manuel Valls a promis la création d’un fonds de soutien à l’investissement doté d’un milliard d’euros. Estimant que ce n’était pas assez, l’Association des maires de France va organiser une campagne nationale "pour alerter et sensibiliser les autorités et la population sur les risques encourues."

Sur place, les communes utilisent le système D

La ville de Montluçon (Allier) est sans doute emblématique des communes impactées par cette baisse financière et qui tentent, tant bien que mal, de rester la tête hors de l’eau.

La ville doit trouver 1,2 million d’euros afin de boucler le budget de cette année. Pour grappiller quelques sous, plusieurs feux tricolores dits de "confort" ont été éteints afin d’alléger la facture d’électricité. Certains ayant été remplacés par des balises signalétiques. La ville a également décidé de réduire l’éclairage nocturne et le fleurissement de la ville.

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Mais Montluçon est loin d’être la seule ville à racler les fonds de tiroirs pour boucler le budget 2015. On se souvient de la petite commune de Peyrissas (Haute-Garonne) où les 80 habitants effectuent chaque année une journée citoyenne, réalisant eux-mêmes les travaux du village. A Brive, la mairie a lancé une consultation auprès des habitants pour savoir quels investissements étaient primordiaux. A Toulouse, Paris, Tours, Niort, on se sépare du patrimoine ; les conseillers départementaux de l’Aude et du Tarn ont accepté eux de baisser leurs indemnités.

Mais l’asphyxie financière des communes peut aussi avoir des conséquences plus graves. Ainsi, au début du mois de juin, l’ancien maire DVD de Marvejols (Lozère) a mis fin à ses jours, se sentant sali et déshonoré après des soupçons de malversations suite à l’énorme endettement de sa ville.

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