JAIME REINA / AFPAFP
Au moins trois personnes sont décédées en Espagne, aux Baléares, depuis le début de l'été après avoir relevé le défi du "balconing". Explications.

"Balconing" : "10 à 15 cas chaque été"

Le "balconing" fait fureur parmi les jeunes touristes en vacances aux Baléares, en Espagne. Mais le jeu qui consiste à sauter dans la piscine de l'hôtel depuis son balcon peut être mortel. Trois touristes britanniques et irlandais sont décédés après avoir relevé le défi en 2018 et près d'une dizaine d'autres ont été blessés, dont un Français. Le nombre de cas est plus élevé qu'en 2016 et 2017 réunies, estime le chirurgien Juan José Segura qui travaille à l’hôpital Son Espases de Palma de Majorque auprès de l'AFP.

"Il semble que cette année ne va pas être comme les précédentes et que nous allons revenir à la tendance initiale des années 2010-2015, avec 10 à 15 cas chaque été", regrette le médecin qui ne parle que de son hôpital. Les chiffres pourraient donc être plus élevés si l'on prend en compte toutes les îles des Baléares.

"Balconing" : les victimes ont en moyenne 24 ans

Tous les cas recensés ne sont pas forcément liés au "balconing", tempère la police espagnole. Mercredi 18 juillet, par exemple, un jeune irlandais de 14 ans a fait une chute depuis le balcon de l'hôtel où il logeait avec sa mère à Majorque. Mais il n'aurait pas tenté de sauter dans la piscine. Le même jour, un conseiller municipal londonien d'une vingtaine d'années est tombé de son balcon dans des circonstances plus étranges. Pour l'heure, il est toujours hospitalisé dans un état grave.

Aucun chiffre officiel n'existe sur l'ampleur du phénomène, mais le Dr Juan José Segura a mené sa propre étude entre 2010 et 2015. Sur 46 patients admis après un "balconing", 60% venaient du Royaume-Uni. Les chutes sont d'une hauteur moyenne de huit mètres, et tous les patients, sauf une, étaient des hommes, âgés d'environ 24 ans. "Voir une personne jeune, qui n’a absolument aucun problème, dans la fleur de l’âge, avec mille projets, toute la vie devant elle, mourir ou bien devenir totalement incapable de faire quoi que ce soit pour le restant de ses jours, c’est vraiment dramatique", déplore le médecin. Les mairies ont organisé des campagnes de prévention en partenariat avec des hôtels  pour éviter les drames. Une amende peut aussi être donnée à ceux qui seraient tentés de faire le grand saut. 

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