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Une jeune femme s'est fait passer pour une victime des attentats de Paris auprès de plusieurs organismes pour toucher une indemnistation. Elle doit comparaître le 13 juin pour "escroquerie". 

Le 22 décembre 2015, une jeune mère de famille a tenté de se faire passer pour une victime des attaques terroristes parisiennes. Elle devra comparaître le 13 juin pour "escroquerie" et "tentative d'escroquerie", a indiqué mardi le parquet de Versailles (Yvelines), rapporte Le Parisien.

Lors du recensement des victimes, la jeune femme de 24 ans a raconté à la police judiciaire de Versailles qu'elle se trouvait dans le bar "Le Carillon", dans le XIe arrondissement. Elle a d'abord annoncé avoir perdu son bébé dont elle était enceinte. Puis a prétendu avoir été "soufflée par une explosion" et "gravement blessée à un bras". Elle a alors présenté des faux certificats médicaux montrant qu'elle devait subir une greffe de la peau. Avec ce témoignage, elle espérait ainsi toucher 20 000 euros dans un délai de trois semaines.

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Un récit incohérent

Seulement, quelques incohérences ont été perçues dans son histoire. En premier lieu, la terrasse du Carillon a été attaquée au fusil d'assaut et non avec un explosif, ce qui discrédite la version de la jeune femme. Par ailleurs, cette dernière avait un comportement "peu habituel de la part des gens qui ont subi un tel choc", a remarqué un proche du dossier cité par Le Parisien. Elle demandait avec insistance quand elle pourrait gagner son argent. Les enquêteurs ont par ailleurs cherché une image de "bras brûlé" sur Internet et ont découvert une photo qui n'est autre que la photo présente dans le dossier présenté par la jeune femme. De plus, son nom ne figure sur aucune liste de victimes admises à l'hôpital le soir du drame.

Avec ses fausses déclarations, la jeune femme est néanmmoins parvenue à duper le Fonds de garantie des victimes d'actes de terrorisme (FGTI), ainsi que la Maison départementale de l'autonomie, qui aide les personnes handicapées.

La femme est passée aux aveux après son accouchement

Interrogée par la police judiciaire de Versailles en janvier dernier, la fausse victime a été placée en garde à vue. Les enquêteurs ont remarqué que son ventre était arrondi alors qu'elle avait prétendu avoir fait une fausse couche suite aux attentats. Elle a été remise en liberté le temps d'accoucher.

Reconvoquée en février, la jeune mère est passée aux aveux. Elle devra s'expliquer lundi prochain devant le tribunal correctionnel de Versailles. Face à elle, le médecin dont elle a usurpé les certificats médicaux ainsi que les organismes auxquels elle avait fait appel. Elle encourt jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 375 000 euros d'amende. Cette femme mariée et mère d'un nouveau-né devrait se présenter à l'audience sans avocat.

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