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Depuis l'entrée en vigueur de l'état d'urgence, de nombreuses alertes à la bombe ont été signalées. Découvrez comment les forces de l'ordre les gèrent au quotidien.

De nombreuses alertes à la bombe ont été signalées à travers la France depuis les attentats qui ont endeuillé la capitale le 13 novembre dernier. Souvent le fait de plaisantins, ces alertes sont un véritable calvaire pour les policiers. Mardi dernier à Paris, cinq lignes de métro ont été paralysées durant près d’une heure et la place de la République a été évacuée suite à un canular. Une mauvaise plaisanterie qui entrave grandement le travail des forces de l’ordre.

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"Les appels signalant un colis piégé ou une bombe sont rarement sérieux. La plupart du temps, il s'agit de personnes apeurées, explique sous couvert d’anonymat le délégué d’un syndicat de police à Planet.fr. Les terroristes, eux, ne préviennent pas." Même son de cloche pour Jean-Vincent Brisset, directeur de recherches à l’IRIS (Institut des relations internationales et stratégiques). Interrogé par Rue89 après les attentats de Charlie Hebdo, il constatait alors une multiplication des fausses alertes à la bombe, indiquant que "les plaisantins" étaient généralement "rapidement repérés par les services de police".

Malgré tout, les policiers répondent à chaque appel avec la plus grande précaution. Le premier réflexe des forces de l’ordre est de remonter l’appel et de tenter d’identifier le numéro. Une équipe de déminage est ensuite envoyée sur place et la police sécurise les lieux. "Depuis la réduction de nos effectifs en 2003, on court à droite à gauche. Les forces de police sont épuisées. Nous avons beaucoup de mal à prendre tous les appels", déplore notre source policière tout en ajoutant que cette situation risquait de perdurer un moment.

"Tous les appels sans exception sont pris au sérieux"

Si les policiers ont leurs techniques pour tenter de distinguer une (vraie) alerte d’un canular, "le détail des méthodes est gardé secret", assurait à Rue89 Jean-Vincent Brisset. "Tous les appels sans exception sont pris au sérieux", nous confie néanmoins notre source. D’après elle, l’état d’urgence ne change rien aux méthodes de travail des policiers qui sont rôdés à ce genre d’opérations depuis longtemps.

Par ailleurs, selon l'article 322-14 du code pénal, "le fait de communiquer ou de divulguer une fausse information dans le but de faire croire qu'une destruction, une dégradation ou une détérioration dangereuse pour les personnes va être ou a été commise est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende". Plaisantins s’abstenir.

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