Affaire Maëlys : les risques qui entourent la reconstitution du meurtre prévue ce lundiAFP
Plus d'un an après la mort de Maëlys de Araujo, la justice a décidé d'organiser une reconstitution de la nuit du drame. Plusieurs risques pourraient compliquer la tâche des enquêteurs...

Affaire Maëlys : une reconstitution difficile pour rétablir la vérité

Dans la nuit du 26 au 27 août 2017, Maëlys de Araujo a disparu à Pont-de-Beauvoisin (Isère), avant d’être tuée. Après plusieurs mois d’enquête, la justice a décidé d’organiser une reconstitution de la nuit du drame ce lundi soir. Elle se déroulera à cheval sur deux départements : l'Isère, où a eu lieu l'enlèvement, et la Savoie, où le corps a été abandonné en forêt. En théorie, cette manœuvre devrait épauler les enquêteurs qui vont pouvoir confronter Nordahl Lelandais a ses déclarations "toujours très parcellaires", indique Le Parisien. Toutefois, rappelle France Info, ce n’est pas la première tentative.

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La précédente reconstitution devait se tenir le 13 septembre mais a finalement été annulée en raison de fuite dans la presse. A la suite d’une publication du Dauphiné Libéré, un quotidien régional, le parquet de Grenoble a d’ailleurs ouvert une enquête pour violation du secret de l’instruction, poursuit la radio publique. Il n’est donc pas impensable que d’autres fuites puissent mettre en danger la tenue de cette seconde tentative, quand bien même les "conditions météorologiques" sont également évoquées pour expliquer ce premier report, souligne le journal régional.

En pratique, il existe d’autres risques qui pèsent sur cette le travail des enquêteurs. Le premier et peut-être le plus important d’entre eux émane d’ailleurs du maître-chien lui-même. Nordahl Lelandais va-t-il coopérer ou va-t-il au contraire choisir de se murer dans le silence ? Selon son attitude, la reconstitution pourrait changer du tout au tout, insiste le Dauphiné. Il est d'ailleurs en mesure de tout bloquer en la refusant purement et simplement.

Par ailleurs cette nouvelle séquence de l’enquête va se dérouler sous haute surveillance. 130 à 150 gendarmes devraient "boucler tous les accès" et mettre en place un "véritable sas étanche" pour permettre la bonne tenue de l'investigation, écrit Le Parisien. Pour les besoin de cette dernière, le véhicule du mis en examen pourrait être amené sur les lieux. Pour représenter le corps de Maëlys, les magistrats d'instructions pourraient choisir d'utiliser un mannequin, prêté par les services de pompiers.

Affaire Maëlys : une reconstitution particulièrement attendue

Compte tenu des enjeux, mais également du premier report, cette reconstitution est particulièrement attendue par les parents de la victime. Comme les parents de Nordahl Lelandais, Jennifer et Joachim de Araujo seront normalement présent, rapporte BFMTV. D’après le Dauphiné Libéré, elle "pourrait être décisive dans la connaissance de la vérité".

Un point d’autant plus important que les aveux arrachés au tueur présumé sont estimés comme "partiels" par plusieurs connaisseurs du dossier. Nordahl Lelandais maintient la thèse de l’accident, expliquant avoir invité la jeune fille a monter dans sa voiture pour lui montrer ses chiens. Il dit également l’avoir tuée involontairement d’une gifle. Or, après les révélations qui ont poussé la justice à le mettre en examen pour l’assassinat d’Arthur Noyer ainsi que l’agression sexuelle filmée sur sa petite cousine de 6 ans, ces déclarations n’ont pas su convaincre les parents de Maëlys.