Affaire Estelle Mouzin : l'expertise psychiatre de Michel FourniretAFP
Les recherches du corps d'Estelle Mouzin sont toujours en cours aux anciens domiciles de Michel Fourniret. Jean-Luc Ployé, psychiatre, fait le portrait de cet homme "fascinant"...

Cela fait dix-sept ans que Michel Fourniret est derrière les barreaux à Ensisheim dans le Grand-Est. Ce tueur en série aujourd'hui âgé de 78 ans a avoué onze meurtres, dont celui d'Estelle Mouzin, enfant de neuf ans à l'époque des faits. Lundi 22 juin 2020, les recherches du corps de la victime ont repris dans deux des anciens domiciles du meurtrier. Jean-Luc Ployé, psychologue auprès de la justice, a fait l'expertise de nombreux tueurs en série dont celui que l'on surnomme "L'Ogre des Ardennes"... Pour LCI, il revient sur ses interactions avec Michel Fourniret et fait des révélations très intrigantes.

L'expert a eu affaire au criminel trois fois en quinze ans. Pourtant, il ne décèle aucun changement de personnalité chez son patient. Il décrit toujours un homme cruel qui prend du plaisir à faire souffrir les gens. "Il n'a jamais d'empathie ou d'altruisme. Dans ces crimes, Michel Fourniret est tellement sadique qu'il fait en sorte que ce soit la victime elle-même qui lui demande de l'achever", confesse le psychologue. "Après mon premier entretien avec lui, j'ai arrêté de travailler pendant trois semaines. J'étais totalement envahi, il a fallu que je me rééquilibre (...) Pendant notre face-à-face, j'ai eu peur de lui", avoue-t-il ensuite. Pour rappel, Jean-Luc Ployé a côtoyé les plus grands tortionnaires : Pierre Chanal, Guy Georges ou encore Jacques Rançon…

"Vous pouvez creuser"

Alors que des fouilles sont en cours pour retrouver la dépouille d'Estelle Mouzin, le psychologue révèle à LCI l'une des expressions favorites du tueur : "Vous pouvez creuser". Il évoque la jouissance du vieil homme lors des recherches : "Michel Fourniret avait fini dans certaines affaires par guider les spécialistes jusqu'aux corps de ses victimes, en leur disant ça alors que ces derniers creusaient sans relâche depuis plusieurs heures", déclare-t-il.