Affaire Alexia Daval : après les déclarations choc, le point sur les zones d’ombreAFP
Jonathann Daval mis en examen pour le meurtre de sa femme Alexia a opéré une surprenante volte-face. Il accuse sa belle-famille de complicité. L'occasion de faire le point sur les zones d'ombre de l'affaire.
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Affaire Alexia Daval : des questions sans réponses

Jonathann Daval a jeté un sac de parpaings dans la mare. L’informaticien mis en examen pour le meurtre de sa femme Alexia, dont le corps a été retrouvé partiellement carbonisé dans un bois de Haute-Saône à l'automne dernier, a tenu des propos très dérangeants lors de son audition du 27 juin. Le trentenaire qui avait admis après trois mois de silence avoir tué son épouse, accuse désormais sa belle-famille de complicité et cible son beau-frère Grégor y Gay. C’est lui qui, selon Jonathann Daval, aurait étranglé Alexia Daval. Les intéressés démentent formellement. "C’est un véritable cauchemar", a réagi Isabelle Fouillot, la mère de la victime.

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Ce revirement de situation s’ajoute à une affaire qui conserve depuis le début de nombreuses zones d’ombre. Ainsi, lorsque le corps d’Alexia Daval est découvert le 30 octobre 2017 dans un bois non loin de Gray, il est partiellement brûlé. Lors de ses aveux trois mois plus tard, l’informaticien nie fermement une quelconque responsabilité dans cette carbonisation. Il explique avoir simplement dissimulé le corps de son épouse, qu’il avait habillé en joggeuse, sous des branchages.

Cette velléité à nier a suscité des interrogations, même de la part de l’avocat des parents d’Alexia Daval. "Il a avoué des choses qui ne collent pas avec le dossier. Il manque un certains nombres de certitudes. Il ne donne pas de mobile, il donne des informations très vagues sur les circonstances du décès", déclarait encore le conseil à RTL le mois dernier. Et alors que l'avocat demandait à ce que Jonathann Daval soit urgemment réentendu, il ajoutait : "Je ne suis pas certain de sa culpabilité".

Aujourd’hui, Jean-Marc Florand exclut, une quelconque complicité de ses clients, mais pas forcément d’un ou d’une inconnue. Quant à la nouvelle version donnée par Joanthann Daval, il estime qu’elle ne colle pas plus aux éléments que la précédente.

Affaire Alexia Daval : une nouvelle version à prendre avec énormément de recul

De la même façon que la responsabilité de la carbonisation reste en suspens, on ne sait pas comment est morte exactement Alexia Daval. Dans la version donnée en janvier dernier, Jonathann Daval explique qu’en rentrant d’une soirée raclette chez ses beaux-parents, une dispute éclate au sein du couple. 

C’est pendant celle-ci qu’il aurait "accidentellement", étranglé la jeune femme, mais le mis en examen ne donne pas plus de détails. Or, comme l’avait déclaré la procureure de Besançon, Edwige Roux-Morizot en conférence de presse, les éléments montrent qu’il s’agit d’un homicide volontaire. Excluant tout caractère accidentel à l'homicide, elle avait par ailleurs précisé que le corps de la victime avait été roué de coups.

Dans sa nouvelle version, Jonathann Daval se décharge du crime et se dit victime d’un pacte familial. Mais qui a précisément joué quel rôle et surtout, quel crédit apporter à ces paroles ? Me Florand invite à les prendre avec une extrême caution, les jugeant non crédible. Une première expertise psychiatrique rappelle l’Est Républicain avait estimé qu’il s’agissait d’un profil de manipulateur. De son côté, l’avocat de Jonathann Daval a déclaré : "il reste encore des zones d’ombre, souhaitons qu’elles soient dissipées". Il a également fait savoir qu'il voulait une deuxième expertise sur son client.

Après l’audition des parents et de la sœur d’Alexia Daval, ainsi que de son beau-frère, la justice va dans tous les cas devoir procéder à de nouvelles vérifications.