Vous ne prenez jamais le train ou très peu ? Cela ne vous empêchera pas de payer une lourde facture ferroviaire. François Ecalle, ancien magistrat de la Cour des comptes, pointe dans son étude ce paradoxe.

Une charge annuelle de 224 euros. Voici ce que représente la SNCF pour chaque Français. Et ce, même si aucun voyage n’est effectué en train. Ce troublant constat a été établi par une étude de François Ecalle, publiée sur le site de son association Fipeco (Finances Publiques et Économie), rapporte Capital.

En effet, d’après l’ancien magistrat de la Cour des comptes, en 2018, chaque citoyen français a contribué à hauteur de 224 euros au financement de la SNCF, même s’il n’a acheté aucun billet de train au cours de l’année.

Coût de la SNCF : 905 euros pour chaque contribuable

Ce coût n’est toutefois réparti que sur l’ensemble des 16,6 millions de foyers fiscaux imposables. Résultat, la somme s’élève à 905 euros pour chacun des contribuables, hors billets achetés.

Comme le rappelle l’Opinion, en France, les usagers ferroviaires ne payent en effet avec leurs billets que 20% du coût réel de leurs déplacements.

Les 80% restants sont financés par les subventions aux coûts de fonctionnement, des investissements, la reprise d’une partie de la dette et le financement public du régime spécial des cheminots. Soit une enveloppe globale de 15 milliards d’euros à solder par l'État et, par conséquent, par les contribuables français, selon François Ecalle.

SNCF : l’ouverture à la concurrence pourrait-elle réduire les coûts ?

Cette colossale addition pourrait toutefois ne pas être définitive. La fin du monopole de la SNCF et l’ouverture à la concurrence des transports de passagers attendue l’année prochaine, pourrait en effet réduire la douloureuse facture. "Cette mise en concurrence (Ndlr sur les appels d’offres des régions) devrait inciter SNCF Mobilités à réduire ses coûts et à améliorer ses services […] Le coût de la SNCF pour les contribuables diminuera. Le coût du transport ferroviaire pour les contribuables baissera à hauteur de l’écart entre les prix de SNCF et ceux de l’opérateur retenu", note le fondateur de Fipeco.

Toutefois selon l’ancien magistrat de la Cour des comptes "cela dépendra beaucoup des modifications qui seront apportées en pratique à l’organisation de l’entreprise et à la gestion des ressources humaines".

Cela reste cependant sans compter la reprise de la dette de SNCF Réseau par l’État : 25 milliards d’euros l’an prochain et 10 milliards d'euros en 2022 ! 500 millions d’euros par an pourrait alors être répartis sur les contribuables.