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Jérôme Lavrilleux a retrouvé du poil de la bête. L'ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy refuse d'endosser seul la responsabilité de l'affaire Bygmalion et "menace presque" les autres protagonistes.

Jérôme Lavrilleux ne compte pas se laisser marcher dessus plus longtemps et il l’a fait savoir lors d’un entretien paru ce dimanche dans le Journal Du Dimanche (JDD). L’eurodéputé y a relativisé les aveux qu’il avait prononcés sur BFMTV, et a assuré qu’il ne se laissera pas "écrabouiller".

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Interrogé sur le plateau de BFMTV en mai dernier, l’ancien bras-droit de Jean-François Copé avait admis, les larmes aux yeux, l’existence d’un système de double facturation qui aurait été mis en place lors de la dernière campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.

"Je n'ai rien avoué du tout"

Pourtant, lorsque les journalistes du journal dominical ont évoqué cet aveu, l’eurodéputé leur a rétorqué sèchement : "je n'ai rien avoué du tout, Il faut relire le script". "D'ailleurs, je rappelle que je ne suis pas mis en examen", a-t-il ajouté sur un ton qui n’a plus rien à voir avec celui qu’il adoptait au début de l’affaire Bygmalion. Il regrette simplement de ne pas avoir " ‘tiré’ la sonnette d'alarme quand les dépenses de campagne ont ‘explosé’ ", a rapporté le JDD.

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Cette nouvelle posture offensive n’enchante pas tous ceux qui voulaient le voir démissionner de son siège à Strasbourg. "L'animal savait ce qu'il disait au mot près, il pesait ses mots", s’est emporté l’un d’entre eux cité par le journal. "Il va plaider qu'il a assisté au viol de la loi mais qu'il n'y a en rien participé", a encore prédit ce collègue de l’ancien bras droit de Jean-François Copé.

De son côté, Jérôme Lavrilleux a raconté "qu'il fait confiance à la justice pour faire une gradation dans la responsabilité". Hors de question pour lui qu’il soit le seul à être cloué au pilori alors que dans cette affaire, il était "le décorateur et pas le producteur".

Retranché derrière ses lignes, Jérôme Lavrilleux "menace presque", a expliqué le JDD. "On verra qui a signé les papiers, qui a donné les ordres", a déclaré celui qui se place en bouc-émissaire. "Une chose est sûre, je ne me laisserai pas écrabouiller", a-t-il encore prévenu.

Jérôme Lavrilleux "ne partira pas de lui même"

L’ancien directeur de cabinet de Jean-François Copé l’a assuré, il "ne partira pas de lui-même" de l’UMP. Et aux membres de la direction provisoire qui voudraient l’exclure définitivement, Jérôme Lavrilleux a répliqué : "l’UMP, ce n’est pas ces gens là".

Alain Juppé et François Fillon en ont d'ailleurs pris pour leur grade : "Fillon est en train de se tuer", a-t-il expliqué. Quant au maire de Bordeaux et à ses ambitions présidentielles : "ah, celui-là, quel ministère occupera-t-il en 2017? Celui de la Jeunesse et des Sports? ", s'est-il interrogé non sans ironie.

Bref, un Jérôme Lavrilleux qui ressemble de plus en plus à une "grenade dégoupillée", comme le craignait l'ex-président du parti d'opposition.

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