Scène "Qulte" du cinéma : Sharon Stone sans culotte dans le film "Basic Instinct"©Carolco Pictures/Studio Canal
En 1992 sortait le film Basic Instinct réalisé par Paul Verhoeven. Au cœur de ce thriller érotique franco-américain, l'actrice Sharon Stone incarne la sulfureuse Catherine Tramell et s'illustre dans une scène d'interrogatoire devenue mythique. Focus sur l'histoire de cette scène controversée.
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Basic Instinct : l’interrogatoire sexy et controversée de Sharon Stone

C’est l’histoire d’une scène "culottée" du septième art. En 1992, le film Basic Instinct sortait dans les salles obscures de France et du monde. Réalisé par le cinéaste polonais Paul Verhoeven, ce thriller érotique suit les investigations de l’inspecteur Nick Curran (incarné par Michael Douglas), enquêtant sur l’assassinat d’une ex-star du rock.

Alors que la victime passait une nuit torride en compagnie d’une inconnue à la chevelure blonde, il est tué de trente-et-un coups de pic à glace durant leur partie de jambes en l’air. Les soupçons se tournent alors vers Catherine Tramell (jouée par Sharon Stone), une romancière sexy et mystérieuse qui aurait été son amant. D’autant que l’auteure de polars décrit le même genre de scène sulfureuse dans ses œuvres, qui s’attardent sur l’instinct primaire.

Suspectée du meurtre, cette femme fatale ouvertement bisexuelle use de ses charmes pour troubler l’inspecteur de police. Le moment marquant de ce thriller érotique reste la scène de l’interrogatoire. Blonde platine et sensuelle dans sa robe moulante blanche, Sharon Stone se dévoile plus sexy que jamais. L’accusée, assise sur une chaise, croise et décroise ses jambes de manière suggestive, laissant entrevoir sous sa tenue qu’elle ne porte pas de culotte.

Une séquence controversée qui a fait la renommée du film de Paul Verhoeven, élevant Sharon Stone au rang de sex-symbol international lors de son passage au Festival de Cannes.

Un thriller érotique qui a créé la polémique

Au-delà de ce jeu de jambes sulfureux, le thriller franco-américain a créé la polémique bien avant sa sortie au cinéma en 1992. Entre les scènes de sexe explicites et la banalisation de la violence, le film de Paul Verhoeven a été critiqué par les associations et défenseurs des droits LGBTQ+ face à la représentation caricaturée des relations homosexuelles ou encore de la femme bisexuelle décrite comme nymphomane et meurtrière sociopathe.

Lors de sa sortie au cinéma, Basic Instinct était interdit aux spectateurs de moins de 16 ans (puis 12 ans en 1996) en France, seuls les spectateurs majeurs ou mineurs de 17 ans accompagné d’un adulte pouvaient le voir en Amérique du Nord et au Royaume-Uni. Pour autant, les Français ont pu voir la version originale alors que leurs voisins outre-Atlantique ont vu une version censurée.

La Motion Pictures Association of America a en effet, réussi à obtenir la suppression de 42 secondes du film. Des passages manquants où ont été retirés de quelques coups de pic à glace, certains ébats amoureux ainsi que le fameux plan de l’entrejambe de Sharon Stone durant son interrogatoire.

Sharon Stone a-t-elle été piégée par le réalisateur ?

Plusieurs années après le tournage de Basic Instinct, les langues se délient autour de cette scène polémique. Et si Sharon Stone avait été piégée par Paul Verhoeven ? Dans une interview accordée à TélécâbleSat, l’actrice américaine affirme avoir été trahie par le réalisateur. "Verhoeven m'a demandé de retirer ma petite culotte blanche, car on la voyait à la caméra. Mais il m'a promis qu'on ne verrait rien finalement. Ce n'est que des semaines plus tard que Paul nous a projeté le film terminé avant d'aller au Festival de Cannes. Quand j'ai vu la séquence, je me suis sentie trahie. Je me suis levée et je l'ai giflé", raconte la star en 2014.

Une version que réfute catégoriquement le cinéaste polonais, à en croire ses déclarations au Journal de Montréal. "Quand j'ai proposé à Sharon Stone de tourner cette scène au cours d'un souper, j'ai vu une sorte de lueur démoniaque dans ses yeux, et elle m'a tout de suite dit oui sans hésiter. Quand on a tourné la scène, j'ai demandé à tout le monde de partir, y compris Michael Douglas. Il n'y avait plus qu'elle, moi et Jan de Bont, le réalisateur de Speed qui était alors mon directeur de la photographie. Elle savait très bien ce qu'on faisait. Elle a dit qu'elle n'était pas au courant que j'avais filmé son vagin. Mais c'est faux", affirme-t-il avant de révéler un détail surprenant. "En plus, juste avant de tourner la scène, elle m'a offert sa petite culotte en cadeau ! Mais ça, elle oublie toujours de le dire".

Pour autant, l’icône du cinéma et le cinéaste octogénaire s’accordent sur un point important : la suppression du plan controversé à l’écran. "Ses agents lui ont dit que ces images pourraient nuire à sa carrière. Et elle m'a demandé de retirer la scène, mais j'ai refusé. En fin de compte, cette séquence l'a propulsée sur le devant de la scène. Elle a réalisé toute une performance dans le film, mais cette scène en particulier a marqué sa carrière. La preuve, on en parle encore aujourd'hui, 24 ans après".