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Rabâchée sans cesse avant, pendant et après les matchs, le spot de publicité Playzer a exaspéré plus d'un spectateur du Mondial. Planet.fr a contacté le groupe afin de savoir si ce "bad buzz" initial était recherché par la société.
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"Le Futebol ça fait Playzer, mais Playzer c'est pas du Futebol !" Cette phrase ne vous rappelle rien ? Si vous avez regardé la Coupe du monde sur BeIN Sport vous l’avez pourtant entendue un nombre de fois impressionnant. Jusqu'à écœurement même. 

 Il s’agit du premier spot de publicité du site d’application et de clips de musique en ligne PlayZer. Le slogan, au ton décalé, a tellement été martelé par un certain Chiquito que les spectateurs n’en pouvaient plus. Les internautes ne se sont pas privés pour attaquer frontalement cette publicité. 

 Il se dit même que le spot aurait poussé certains à commettre l'irréparable (c'est en tout cas ce que dit la légende).

 Bref, Chiquito à bien fait de rester caché dans un premier temps.

Très rapidement, une seconde accroche est venue remplacer la première en ironisant sur celle-ci : "stop chiquito, c’est bon, on a compris. Mais PlayZer, c’est toujours bon". Cette fois-ci, le site de clips musicaux a vu juste. Tous les footballers de canapé qui suivaient la compétition depuis leur écrans ont adoré le personnage.

Fallait-il y voir un changement de stratégie opéré dans l’urgence suite à un "Bad buzz" non prévu ou, au contraire, une communication gérée dans les détails qui consistait à énerver le spectateur avant de l’amuser ? Pour le savoir, Planet.fr a interrogé Mr Moyal, le président du groupe PlayZer.

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Le Buzz était voulu

"Le buzz était calculé", nous a assuré d’emblé le président du groupe. "Il faut comprendre qu’il y avait environ 650 billboards (littéralement panneau d’affichage) de 5 secondes à diffuser sur un mois de Coupe du monde", a rappelé Mr Moyal. L’agence de communication, elle-même intégrée au groupe, s’est demandée : "qu’est-ce qu’on va répéter autant de fois sans agacer le public ?". " Le mondial a lieu au Brésil, doit-on jouer sur l’accent brésilien à l’instar des autres marques ? ", se sont encore demandés les communicants. Finalement, il n’y a pas grand-chose que l’on puisse raconter inlassablement sans user les gens. "Autant le faire sur un ton décalé", ont-ils conclu. C’est ainsi que PlayZer a pris le risque de fatiguer les nombreux amateurs de football. Mais ce risque était bien calculé.

Un risque calculé

L’idée de PlayZer était donc de crée le buzz - qu’il soit bien ou mal reçu - avant de rebondir en fonction des réactions du public et surtout celles des internautes. Au début du mondial, un seul slogan avait donc été préparé et il était prévu de le modifier ensuite. Chiquito ayant suscité des crises de nerfs encore jamais vues dès le premier spot, les trois qui ont suivi ont joué sur l’aspect : "on ne veut plus t’entendre".

"Nous avons aussi beaucoup joué avec les internautes, notamment ceux qui râlaient après nous", a détaillé Mr Moyal. "Par exemple, nous avons envoyé des cadeaux et/ou des abonnements à certains commentateurs sur Twitter et Facebook qui s’agaçaient", a t-il ajouté. Ainsi, à l'instar du fameux Chiquito - qui s'avère en réalité être un brésilien résidant à Dunkerke - l'équipe de communication poussait le bouchon toujours un peu plus loin. Vous n’en voulez plus, en voilà encore.

Un jeu a même été proposé aux adeptes des réseaux sociaux afin qu’ils proposent le meilleur slogan pour la finale. Finalement, ce sera l’accroche d’un membre de la société qui sera retenue : "c’est la finale, ça fait Playzer on ne va plus t’entendre. Peut être pas, je suis en négociation pour le ligue 1 (sic)". Et là,magie de la communication, ceux qui proposaient des "raids pour faire taire" Chiquito se sont mis à l'aimer et à en redemander.

Pour autant, après avoir vu toutes ces publicités, savez vous ce qu’est Playzer ?

"Dire ce que Playzer n’est pas"

Même après 650 diffusions, il n’a jamais été clairement dit dans les spots ce qu’était exactement Playzer. Cela s’explique par les contraintes imposées aux communicants. Contrairement à la publicité conventionnelle où le produit peut être présenté, les billboards sont régis par des règles beaucoup plus strictes. Par exemple, "il n’est pas autorisé de montrer le produit, ni même de le décrire". "Vous pouvez juste présenter le secteur d’activité", a indiqué Mr Moyal à Planet.fr.

Si Playzer voulait accrocher le spectateur – d’autant plus que la marque n’était pas encore vraiment connue – il fallait savoir ruser. La jeune société a donc "décidé de dire ce que n’est pas Playzer" afin d’inciter les spectateurs à faire la démarche d’eux même pour découvrir le produit. Si Playzer n'est pas du "Futebol", qu'est-ce que c'est?

Si vous avez été insupporté par les spots Playzer de Chiquito, sachez donc qu’il s’agit pourtant "d’une campagne extrêmement positive" dont les objectifs on été atteint. A savoir, avoir fait parler du site, en bien ou en mal, mais en avoir fait parler tout de même.

 Voyez plutôt : 

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