Coronavirus : c'est quoi l'immunité de groupe ?Boris Johnson avait mis en place l'immunité de groupe avant de se raviser ©Flickr
La mise en place du confinement a pour but de limiter le nombre de personnes contaminées et ainsi de soulager les soignants. D'autres pays, comme le Royaume-Uni ou l'Allemagne, misent sur l'immunité de groupe. En quoi cela consiste-t-il ?
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Miser sur le développement de résistances immunitaires dans la population contre une maladie contagieuse. Tel est le principe de l’immunité de groupe. Contre l’idée d’instaurer des mesures drastiques de confinement, certains pays comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni ont décidé d’appliquer cette stratégie, explique Le Monde. Leur idée est plutôt de laisser la population s'exposer au virus.

Un pari extrêmement contesté, car le coronavirus Covid-19 a déjà tué plus de 8 000 personnes dans le monde. La pandémie ne pouvant pas encore être arrêtée à l’aide d’un vaccin, cette décision est d’autant plus incompréhensible aux yeux des autres pays européens, notamment la France.

Le concept de l’immunité collective

Nous l’avons dit, le phénomène de l'immunité collective est surtout appliqué lorsqu'il existe une vaccination possible, qui joue le rôle de pare-feu. Une fois vaccinés, les individus ne contractent plus la maladie, ne la propagent plus et peuvent ainsi protéger ceux qui ne le sont pas. La chaîne de transmission du virus s’en trouve ainsi bloquée.

Cette stratégie intervient donc rarement lorsqu’il n’y a pas de vaccins, néanmoins , il existe quelques cas. Quand un individu tombe malade, son corps produit des anticorps pour éliminer les organismes intrus. Une fois complètement remis, il se souvient du virus, et si par malheur ce dernier revenait, les anticorps seraient déjà prêts pour le combattre plus efficacement. Cette espèce d’immunité individuelle peut parfois empêcher une épidémie. Malheureusement, cette pratique comporte une part de risque que beaucoup ne veulent pas prendre. Quel est ce risque ?

Le risque est trop important

Laisser le virus se répandre lentement, c'est prendre le risque de compter un plus grand nombre de morts, explique le journal Les Echos. Dans le cas du coronavirus Covid-19, cette hypothèse peut d’autant plus s’avérer correcte. En effet, la maladie est encore très récente et il existe trop de zones d’ombres pour la laisser se propager. Le principe même de l’immunité collective est fragilisé lorsque les chercheurs soupçonnent que plusieurs cas recensés auraient contracté au moins deux fois la maladie.

L’Imperial College de Londres a publié une étude sur les conséquences que pourraient avoir cette pandémie. Selon eux, recourir à l'immunité collective impliquerait un lourd bilan humain : 250.000 décès au Royaume-Uni et 1,2 million aux Etats-Unis dans le meilleur des cas. Suite à ces chiffres, Londres a revu sa décision.

Une tactique qui a déjà fait ses preuves

Si certains pays décident d’employer cette méthode pour endiguer la propagation du coronavirus Covid-19, ce n’est pas un hasard. Par le passé, la variole fut éradiquée grâce à une campagne de vaccination de masse au début du XXe siècle. L’épidémie tuait alors des dizaines de millions de personnes par an dans le monde, pourtant, tous n’ont pas eu besoin d’être inoculé.

Cela s'explique par le fait que chaque maladie a son "seuil d'immunité grégaire" qui permet ensuite de protéger toute la population. Pour le cas de la variole, c’est 85 % des habitants. C’est pour cette raison que certaines maladies comme la rougeole réapparaissent depuis quelques années : en ne vaccinant pas leurs enfants, des parents les exposent à un "seuil d'immunité grégaire" moindre.