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Nicolas Sarkozy aurait décidé de revenir dans l'arène politique pour prendre sa revanche sur 2012. Voici en substance que qu'a assuré Manuel Valls dimanche soir. Une théorie en partie écartée par l'ancien ministre Xavier Bertrand ce lundi matin. 

La vengeance et la revanche sont deux termes qui ont toujours accompagné le retour de Nicolas Sarkozy en politique, que ce soit avant son annonce en septembre dernier et même après. Mais depuis que l’ancien chef de l’Etat a été élu président de l’UMP, il semblerait qu’ils reviennent plus souvent. Et plus particulièrement celui de la "revanche". C’est même devenu l’un des arguments de la majorité pour le tacler. "Nous n’avons pas très bien compris le sens de son retour, et j’ai le sentiment qu’il est mu par une seule idée, la revanche", a en effet déclaré Manuel Valls dimanche soir sur France 2.

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"Une revanche à l’égard des Français"Et le Premier ministre de détailler à qui s’adresse, selon lui, ce sentiment : "la revanche contre le président de la République, on peut la comprendre, il a perdu l’élection en 2012. A l’égard de ses amis peut-être. Mais j’ai surtout le sentiment qu’il s’agit d’une revanche à l’égard des Français". Une idée déjà évoquée par Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement, au lendemain de la victoire de Nicolas Sarkozy à la présidence de l’UMP. "Il a trouvé dans l’électorat de l’UMP, chez les militants, la même envie (…) Il n’y pas une idée nouvelle pour la France, il y a une idée de revanche", avait-il dénoncé, estimant même que l’ex-locataire de l’Elysée ne répondait qu’à cette seule "volonté de revanche".

"Qu’il ait envie d’un match retour, c’est humain"Faux, a rétorqué ce lundi matin l’ancien ministre Xavier Bertrand. Au micro de RTL, le député UMP a en effet déclaré "être sûr" que Nicolas Sarkozy ne veut pas d’une revanche avec les Français. "Qu’il ait envie d’un match retour (contre François Hollande, ndlr), c’est humain", a-t-il cependant poursuivi avant d’ajouter aussitôt : "mais c’est interdit (…) la revanche n’est pas bonne".

"Une envie de mieux faire"

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Interrogée par Planet.fr l’été dernier, alors que le retour de Nicolas Sarkozy n’avait pas encore été annoncé, la journaliste politique Christelle Bertrand allait elle aussi dans le sens d’une revanche. Mais selon elle, si l’ancien président avait une quelconque revanche à prendre ce n'était ni avec François Hollande ni avec les Français mais avec son passé et plus précisément son échec de 2012. "C’est une volonté très forte chez lui. Avoir été chef de l’Etat ne lui suffit pas. On pourrait même dire qu’il est fasciné par ce retour qu’aucun président n’a jusqu’à présent réussi. Il a également cette volonté de revanche et cette envie de mieux faire. Pour lui, ce retour serait un véritable challenge", expliquait l’auteure de Chronique d’une revanche annoncée.

"Je ne crois pas à la revanche, mais je peux croire à la renaissance, au renouveau, au retour", avait de son côté confié, plutôt énigmatique, le principal intéressé à Jean-Marie Rouart lors d’une interview accordée à Paris Match en juillet dernier.

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